S. m. (Physique) mouvement de progression, par lequel les serpens et autres animaux de cette espèce, se transportent d'un lieu à un autre.

Quoique les organes que les serpens emploient pour ramper, soient fort composés, ayant des os articulés, et des muscles pour cette sorte d'allure, leur mouvement néanmoins n'est différent de celui des vers de terre, qu'en ce que leur corps ne rentre pas en lui-même, mais qu'il se plie pour se raccourcir. Le nombre des replis que ces animaux font, leur sert à s'affermir sur la terre ; ils y rampent avec peine quand elle est fort unie, parce qu'ils ont besoin des inégalités d'un lieu raboteux, afin qu'une partie y étant affermie par ses différents replis, l'autre se puisse lancer en avant, et retirer ensuite la première avec plus de force et de promptitude.

Les pieds que les chenilles et les vers à soie ont pour marcher, ne rendent leur allure guère différente de celle des vers de terre, parce que la plupart des chenilles se trainent aussi, et leur corps rentre en lui-même, et se ralonge ensuite ; leurs pieds leur servent plus pour arrêter la partie qui pose sur terre, que pour transporter le corps d'un endroit à l'autre par leur mouvement, comme font les pieds des autres animaux.

Il y a néanmoins quelques chenilles, qui, comme les serpens, se plient, et font un arc, ramenant leur queue vers leur tête, et ensuite avançant la partie qui est proche de la tête, lorsqu'elles dressent leur corps. Quelques serpens font avec leurs écailles, ce que les chenilles font avec leurs pieds ; car elles leur servent pour s'affermir sur la terre, lorsqu'ils les hérissent, quand ils marchent vite, afin qu'ils puissent pousser contre la terre, comme fait un marinier qui appuie son croc sur le sable pour fare avancer son bateau. Les vers de terre ont des petits poils à chacun des nœuds dont ils sont composés, par le moyen desquels ils s'attachent à la terre, et poussent contre, de même que les serpens font avec leurs écailles. (D.J.)