adj. (Arts mécaniques) On donne ce nom à tout corps, pierre, bois ou métal, auquel on remarque des cavités longitudinales et semi-circulaires ou à-peu-près, soit que ces cavités aient été pratiquées par la nature, soit qu'elles aient été faites par art ; ainsi on dit d'un canon de fusil, qu'il est cannelé, et de la tige d'une plante qu'elle est cannelée. De toutes les occasions dans lesquelles la nature forme des cannelures aux corps, il n'y en a peut-être pas une où la Physique soit en état de rendre raison de ce phénomène. L'art a plusieurs moyens différents de canneler : on cannelle au rabot ; on cannelle au ciseau ; on cannelle à la fonte ; on cannelle à l'argue. Voyez ARGUE, RABOT, CISEAU, FONDERIE, etc.
CANNELE, en Anatomie, les corps cannelés, quelquefois corps striés, sont deux éminences qui se trouvent à la partie antérieure des ventricules du cerveau, qui sont formées par l'entrelacement de la substance médullaire, et de la substance cendrée, ce qui fait paraitre, lorsqu'on les racle avec un scalpel, des lignes blanches et des lignes cendrées alternativement disposées, et que l'on a regardé comme des cannelures. (L)
CANNELE, étoffe de soie ; le cannelé est un tissu de soie comme le gros-de-tours et le taffetas, à l'exception qu'on laisse oisive une des deux chaînes nécessaires pour former le corps de l'étoffe, du côté de l'endroit, pendant deux, trois, ou quatre coups. Il est composé de deux chaînes et de la trame, dont on proportionne le nombre des bouts à la qualité qu'on veut qu'il ait. Voyez ETOFFE DE SOIE.
Il se fait des cannelés unis et des cannelés brodés soie et dorure ; ils sont tous ordinairement de 11/24.
Lorsque la chaîne qui forme le cannelé a cessé de travailler trois, quatre, ou cinq coups plus ou moins, on la fait toute lever pour arrêter cette même soie, et former le grain du cannelé.
CANNELE, en termes de Blason, se dit de l'engrelure, dont les pointes sont en-dedans et le dos en-dehors, de même que les cannelures des colonnes en Architecture. (V)