S. m. (Géométrie) est une courbe qu'on appelle autrement parabole de Descartes ; son équation est x y = a x 3 + b x 2 + c x + e. On la nomme trident, parce qu'elle en a à-peu-près la figure, elle forme une des quatre divisions générales des lignes du troisième ordre, suivant M. de Newton. Voyez COURBE ; voyez aussi l'enumeratio linearum tertii ordinis de Newton, et l'analyse des lignes courbes de M. Cramer. (O)

TRIDENT, (Belles Lettres) symbole ou attribut de Neptune. C'est une espèce de sceptre, que les Peintres et les Poètes ont mis entre les mains de ce dieu, et qui a la forme d'une lance ou d'une fourche à trois pointes ou dents, ce qui lui a donné nom : c'était peut-être une espèce de sceptre que portaient les rois dans les temps héroïques, ou un harpon dont on faisait usage en mer pour piquer les gros poissons. Les mythologues racontent, que les cyclopes avaient forgé le trident, et qu'ils en firent présent à Neptune dans la guerre contre les Titants ; que Mercure le déroba un jour à Neptune ; c'est-à-dire qu'il devint habîle dans la navigation ; et enfin que Neptune ouvrait la terre chaque fois qu'il la frappait de son trident ; ce qui fait dire à Homère dans la description du combat des dieux. Iliade, liv. XX.

L'enfer s'émeut au bruit de Neptune en furie.

Pluton sort de son trône, il pâlit et s'écrie ;

Il a peur que ce dieu dans cet affreux séjour

D'un coup de son trident ne fasse entrer le jour,

Et par le centre ouvert de la terre ébranlée,

Ne fasse voir du Styx la rive désolée ;

Ne découvre aux vivants cet empire odieux

Abhorré des mortels et craint même des dieux.

Despr. traité du sublime.

TRIDENT, terme de Pêche, voyez FOUANNE ; on appelle ainsi des espèces de fourchettes dont les dents sont ébarbelées, et avec lesquelles les pêcheurs prennent des poissons en piquant dans l'eau au hasard. Quoique ces instruments aient quelquefois jusqu'à quatorze dents, on ne laisse pas de les appeler improprement trident. Voyez FOUANNE et la fig. 2. Pl. IV. de Pêche.