S. f. terme en usage dans la Mécanique, pour exprimer le mouvement d'un corps qui roule ou qui tourne. Voyez ROUE, etc.

ROTATION, en terme de Géométrie, signifie la révolution d'une surface autour d'une ligne immobile, qu'on appelle l'axe de rotation. Voyez AXE.

Les surfaces planes engendrent ou forment des solides par leur rotation. Voyez SOLIDE et ENGENDRER.

M. de Moivre, dans son essai sur les usages de la méthode des fluxions, a donné, ainsi que plusieurs autres auteurs, la méthode pour trouver plusieurs solides engendrés par cette rotation. Il remarque que la fluxion de ces solides est le produit de la fluxion de l'abscisse par la base circulaire, dont l'ordonnée est le rayon ; et lorsque cette fluxion est intégrable, on trouve la valeur du solide, que l'on peut représenter par un cylindre de même base. Supposant donc que le rapport du carré du rayon ou cercle soit n /4, et que l'équation qui renferme la nature ou les propriétés d'un cercle dont le diamètre est f, soit y y = f x - x x ; il s'ensuit que est la fluxion ou la différencielle d'une portion de sphère ; par conséquent cette portion sera <4fx2/2n> - <4x3/3n>. Or le cylindre circonscrit sera (<4fx-4xx/n>) x Xe Donc la portion de sphère est au cylindre circonscrit comme f/2 - x/3 est à f - x ; donc si on fait x = f/2, on aura la demi-sphère au cylindre circonscrit en raison de <2f/6> à f/2, c'est-à-dire en raison de 2 à 3. Trants. philosoph. n. 216.

On peut déterminer par une méthode à peu-près semblable, les surfaces courbes des solides engendrés par cette rotation ; car la fluxion de la surface est le produit de l'arc infiniment petit de la courbe par la circonférence de cercle dont l'ordonnée est le rayon. Ainsi dans la sphère, l'élément ou fluxion du cercle qui l'engendre, est , et le rapport du carré du rayon au cercle étant n/4, le rapport du rayon à la circonférence sera n /4 ; donc la circonférence dont l'ordonnée est le rayon, sera > ; donc l'élément de la surface est <8fdx/2n>, dont l'intégrale est <8fx/2n>, c'est-à-dire que la surface d'une portion de sphère déterminée par l'ordonnée et par l'abscisse Xe est égale à celle d'un cylindre qui aurait pour hauteur l'abscisse Xe et pour base un cercle du rayon f/2 égal au rayon de la sphère.

Rotation est aussi un terme en usage dans l'Astronomie. Voyez REVOLUTION.

ROTATION DIURNE, voyez TERRE et DIURNE.

ROTATION, s. f. (Anatomie) les Anatomistes entendent ordinairement par le mot de rotation, des mouvements réciproques d'une partie du corps humain, autour de la longueur ou de l'axe de la même partie, et ils appliquent spécialement ce terme aux demi-tours réciproques de la cuisse, par lesquels l'homme étant debout, tourne le bout du pied en-dehors et en-dedans ; mais M. Winslow étend ce terme à tous les autres demi-tours semblables, qui s'observent dans les mouvements du corps humain ; tels sont ceux de la tête, du cou, du thorax, du bassin, et même de tout le tronc, par lesquels on tourne ces parties à droite et à gauche.

Columbus, anatomiste romain, et contemporain de Vésale, avait déjà remarqué, dans sa description des muscles du bras et des muscles droits de l'oeil, que cette espèce de mouvement en rond n'est que la combinaison successive de l'action des muscles releveurs, abaisseurs, adducteurs, et abducteurs. Ce n'est pas seulement avec le bras et la cuisse que l'on peut faire ce tournoyement, on le peut encore avec l'avant-bras fléchi, la jambe fléchie, la main et le pied ; on le peut aussi avec la tête et le tronc. La mécanique est en effet différente dans les différentes parties. Le mouvement conique du bras et de la cuisse se fait par une seule articulation. Celui de l'avant-bras fléchi et de la jambe fléchie ne se peut faire que par le moyen de plusieurs articulations. Il est évident qu'il en faut encore davantage pour la tête et le tronc en pareilles occasions.

On destine communément certains muscles pour faire la rotation, ou les demi-tours réciproques de la cuisse, et on les appelle muscles rotateurs de cette partie. Il est certain qu'ils y contribuent quand la cuisse est dans une même ligne droite avec le corps, comme quand on est droit debout, ou couché de tout son long. Mais la cuisse étant fléchie, comme quand on est assis, ces muscles ne peuvent point du tout faire cette rotation, ni y contribuer en la moindre chose, car alors ils deviennent abducteurs ou adducteurs, et ceux que l'on borne ordinairement à l'abduction ou l'adduction deviennent rotateurs. Ainsi il faut nécessairement distinguer la rotation de la cuisse étendue d'avec celle de la cuisse fléchie, et non pas attribuer l'une et l'autre aux mêmes muscles.

On peut encore rapporter à la rotation les demi-tours réciproques de la main, que les Anatomistes appellent pronation et supination, et qui se font principalement par le moyen du rayon ; je dis principalement, parce que M. Winslow a fait voir dans son anatomie, que ce n'est pas toujours le rayon seul qui est mu pour faire la pronation et la supination, comme on le croit et comme on le montre ordinairement. Ces mouvements de pronation et de supination se font par le moyen de trois os en même temps ; les quatre muscles auxquels seuls on a attribué la pronation et la supination n'y suffisent pas, il en faut encore d'autres, pour les petits mouvements d'élévation, d'abaissement, d'approche, et d'éloignement de l'extrémité de l'os du coude. Voyez les Mémoires de l'acad. des Sciences, année 1729. (D.J.)