S. f. (Géométrie) est l'action d'ouvrir quelque chose, ou bien c'est un trou, une fente, un endroit crevassé dans un corps d'ailleurs solide et continu.

En Géométrie, l'ouverture de deux lignes inclinées l'une vers l'autre et partant d'un point commun, s'appelle angle. Voyez ANGLE.

Ouverture dans les télescopes est la quantité plus ou moins grande de surface, que les verres des télescopes présentent aux rayons de lumière. Voyez TELESCOPE.

OUVERTURE DE PORTES, (Divination) se dit dans l'Astrologie de ce qui arrive quand une planète se sépare d'une autre, et se joint à une troisième qui domine dans une ligne opposée à celle qui est dominée par la planète, avec laquelle l'autre planète était jointe auparavant.

OUVERTURE, (Jurisprudence) a dans cette matière plusieurs significations différentes.

Ouverture de l'annuel ou paulette est le temps où l'on est admis à payer la paulette, savoir depuis le 15 Décembre jusqu'au 15 Janvier. Voyez ANNUEL et PAULETTE.

Ouverture de l'audience signifie non-seulement l'action d'ouvrir les portes du tribunal, mais il signifie aussi le commencement de l'audience.

Ouverture d'un bureau signifie le temps où l'on commence à y inscrire ceux qui se présentent, ou à faire les payements, si c'est le bureau d'un trésorier ou payeur public.

Ouverture de clameur en Normandie est lorsque l'on peut intenter le retrait. Voyez CLAMEUR.

Ouverture de fief est lorsqu'il y a mutation, soit de seigneur ou de vassal. Voyez FIEF et MUTATION.

Ouverture de requête civile, ce sont les moyens qui peuvent faire entériner une requête civîle prise contre un arrêt. Voyez REQUETE CIVILE.

Ouverture au rachat ou relief, c'est lorsque le seigneur est en droit d'exiger le relief.

Ouverture à la régale est lorsqu'un bénéfice sujet à la régale vient à vaquer de fait ou de droit ; on entend aussi par ouverture à la régale, le droit que le roi a de ce moment de nommer au bénéfice. Voyez REGALE.

Ouverture au retrait, c'est lorsqu'il y a lieu d'exercer le retrait. Voyez RETRAIT.

Ouverture de substitution ou fideicommis, c'est lorsque le cas ou la condition de la vocation du substitué sont arrivés. Voyez SUBSTITUTION et FIDEICOMMIS.

Ouverture de succession est le moment où la succession est échue. Voyez SUCCESSION. (A)

OUVERTURE DE LA TRANCHEE, (Art militaire) c'est dans l'attaque des places le premier travail qu'on fait pour commencer la tranchée, c'est-à-dire pour la fouiller ou l'ouvrir. Voyez TRANCHEE.

OUVERTURE DES PORTES DE GUERRE, (Art militaire) cette action se fait avec différentes précautions, dont on Ve donner le précis.

A la pointe du jour, le tambour monte sur le rempart et bat la diane. On sonne la cloche du béfroi. Le sergent Ve aux clés chez le gouverneur ou le commandant ; et lorsqu'il arrive, l'officier de garde range sa garde en double haie sous la voute de la porte, et il se met à la tête l'esponton à la main ; les soldats présentent les armes. L'officier en fait commander pour mettre aux ponts et pour la découverte : il en fait commander aussi quelques-uns sans armes, pour ouvrir les portes et les barrières, et abaisser les ponts. Le major et le capitaine des portes commencent à ouvrir, et le tambour bat aux champs jusqu'à-ce que tout soit ouvert. Il faut mettre le tambour sur le rempart à l'ouverture et à la fermeture des portes.

Lorsque le major a passé le premier pont avec les clés et les soldats commandés, on le relève ; on en fait autant aux autres qu'il passe, laissant derrière chacun deux fusiliers les armes présentées. Enfin lorsqu'il est arrivé à la dernière barrière, il fait sortir quelques fusiliers pour faire la découverte autour de la place avec des cavaliers, s'il y en a, qui vont battre l'estrade à une lieue, et il ferme la barrière sur eux.

Il arrive souvent, surtout les jours de marché, qu'on trouve à la barrière un grand nombre de paysans qui attendent pour entrer. Lorsque cela se rencontre, le major doit faire éloigner tout le monde de cinquante pas de la barrière avant de l'ouvrir, et ne laisser entrer personne que quand la découverte est faite ; même il ne faut point souffrir qu'ils entrent en confusion.

Les soldats commandés pour la découverte doivent visiter bien exactement autour de la place, et surtout dans les endroits qui sont un peu couverts ; et s'ils y trouvent des gens cachés, ils doivent les amener. Lorsqu'ils sont de retour, on abaisse les ponts pour faire rentrer le major avec les clés et les soldats ; mais on doit tenir les barrières fermées et ne laisser que les guichets ouverts, jusqu'à-ce que le soleil soit bien haut et les cavaliers de retour. Le sergent Ve reporter les clés chez le gouverneur ou le commandant ; l'officier fait poser les armes à sa garde par ce commandement : Prenez garde à vous : que la fîle de la droite ne bouge : marche. La fîle de la gauche Ve s'entremêler avec la droite, et les deux n'en font plus qu'une. A gauche : présentez vos armes : marche ; les soldats défilent tous devant l'officier les armes présentées, et vont les poser par escouade. Le tambour bat le drapeau. Les caporaux relèvent la grande pose, c'est-à-dire les sentinelles des endroits où on n'en doit placer que pendant la nuit, et celui de consigne ramasse les numeros des rondes, les boites et la feuille, et Ve tout porter chez le major. Voyez RONDE.

Lorsqu'il se présente un grand nombre de chariots, ce qui arrive surtout dans les temps de la moisson, l'officier de garde ne doit point les laisser passer tous à-la-fais, crainte que les ponts ne se trouvent embarrassés, mais faire observer une grande distance des uns aux autres, et le consigne qui est à la porte doit sonder avec une broche de fer, s'il n'y a pas des gens cachés dans le foin ou dans le blé qui est sur les chariots. Enfin l'officier doit prendre toutes les précautions possibles pour ne pas recevoir un affront ; car c'est sur lui qu'on se repose de la sûreté de la place et de la garnison.

Sur les neuf ou dix heures, il fait donner congé à deux soldats par escouade tour-à-tour pour aller diner. Enfin lorsque l'heure de descendre la garde est arrivée, on le releve, et il ramène sa troupe en bon ordre sur la place d'armes. Les autres gardes relevées y arrivent aussi en même temps, le major les met en bataille à mesure qu'elles arrivent, et lorsqu'elles le sont toutes, il les congédie : on appelle cela descendre la parade.

La fermeture des portes se fait à-peu-près avec les mêmes attentions que l'ouverture.

Une heure avant que le soleil se couche, le tambour de garde monte sur le rempart et bat la retraite pour avertir ceux qui sont dehors qu'il est temps de se retirer, et qu'on fermera bientôt la porte. Après cette retraite, l'officier doit faire pousser la barrière et ne laisser que les guichets ouverts. On ne doit plus laisser sortir des soldats de la place. Dans les villes de guerre, outre la retraite que le tambour bat, on sonne la cloche du beffroi. Voyez BEFFROI.

Un sergent de chaque porte escorté par deux fusiliers de son corps de garde, Ve chercher les clés chez le gouverneur ou commandant, et dès que la sentinelle qui est devant les armes aperçoit le sergent qui arrive avec les clés, elle avertit. L'officier fait prendre les armes, et range sa garde de la même manière que pour l'ouverture des portes. Il fait commander quatre soldats pour escorter les clés jusqu'à la dernière barrière, et en fait placer deux les armes présentées sur chaque pont levis : enfin il en fait commander un nombre suffisant sans armes pour pousser les portes et les barrières, et lever les ponts. Lorsque le major est arrivé avec le capitaine des portes, le sergent de garde marche avec les clés et les soldats commandés pour les escorter ; le caporal consigné portant le falot lorsqu'il est tard, le major et le capitaine des portes vont jusqu'à la dernière barrière, et celui-ci commence de fermer. Le tambour de garde bat aux champs jusqu'à-ce que toutes les portes soient fermées, à moins qu'il ne soit fort tard, l'usage n'étant pas de battre pendant la nuit. Le major donne l'ordre et le mot aux sergens, qui doivent passer la nuit aux avancées. Après que la porte est fermée, le sergent Ve reporter les clés chez le commandant escorté toujours par deux soldats. L'officier fait poser les armes à sa garde, comme après l'ouverture des portes.

Les caporaux vont ensuite faire la grande pose : dès qu'elle est faite, les sentinelles ne laissent passer personne sur le rempart, à la réserve des rondes qui doivent porter du feu.

Lorsque le sergent a remis les clés chez le commandant, il Ve à l'ordre ; et dès qu'il l'a reçu, il Ve le porter à son officier de garde : il le donne ensuite aux caporaux, et leur distribue leurs rondes. Voyez RONDE et MOT. (Q)

OUVERTURE, on appelle ouverture d'une foire le jour fixé par le magistrat, pour y commencer la vente et l'achat des marchandises. L'ouverture des foires de S. Germain et de S. Laurent se publie à Paris à son de trompe, et se fait en vertu d'une ordonnance du lieutenant-général de police, qu'on affiche aux principaux carrefours de la ville. Voyez FOIRE. Dict. de commerce.

OUVERTURE, s. m. en Musique, est un morceau considérable de symphonie qui se met à la tête des grandes pièces de musique, comme sont les opéra.

Les ouvertures des opéra français sont toutes jetées sur le moule de celles de Lully. Elles sont composées d'un morceau grave et majestueux, qui forme le début, et qu'on joue deux fais, et d'une reprise gaie, qui est ordinairement fuguée : plusieurs de ces reprises rentrent encore dans le grave en finissant.

Il a été un temps où les ouvertures françaises donnaient le ton à toute l'Europe. Il n'y a guère que cinquante ans qu'on faisait venir en Italie des ouvertures de France pour mettre à la tête des opéra de ce pays-là. J'ai Ve même plusieurs anciens opéra italiens notés avec une ouverture de Lully à la tête. C'est de quoi les Italiens ne conviennent pas aujourd'hui ; mais le fait ne laisse pas d'être très-certain.

La musique instrumentale ayant fait un chemin prodigieux depuis une trentaine d'années, les vieilles ouvertures faites pour des symphonistes trop bornés ont été bientôt laissées aux Français. Les Italiens n'ont pas même tardé à secouer le joug de l'ordonnance française, et ils distribuent aujourd'hui leurs ouvertures d'une autre manière. Ils débutent par un morceau bruyant et vif à deux ou à quatre temps ; puis ils donnent un andante à demi-jeu, dans lequel ils tâchent de déployer toutes les grâces du beau chant, et ils finissent par un allegro très-vif, ordinairement à trois temps.

La raison qu'ils donnent de cette nouvelle distribution, est que dans un spectacle nombreux où l'on fait beaucoup de bruit, il faut d'abord fixer l'attention du spectateur par un début brillant qui frappe et qui réveille. Ils disent que le grave de nos ouvertures n'est presque entendu ni écouté de personne, et que notre premier coup d'archet que nous vantons avec tant d'emphase, est plus propre à préparer à l'ennui qu'à l'attention.

Cette vieille routine d'ouvertures a fait naître en France une plaisante idée. Plusieurs se sont imaginé qu'il y avait une telle convenance entre la forme des ouvertures de Lully et un opéra quelconque, qu'on ne le saurait changer sans rompre le rapport du tout. Desorte que d'un début de symphonie qui serait dans un autre gout, ils disent avec mépris que c'est une sonate, et non pas une ouverture, comme si toute ouverture n'était pas une sonate.

Je sais bien qu'il serait fort convenable qu'il y eut un rapport marqué entre le caractère de l'ouverture et celui de l'ouvrage entier ; mais au-lieu de dire que toutes les ouvertures doivent être jetées au même moule, cela dit précisément le contraire. D'ailleurs, si nos musiciens ne sont pas capables de sentir ni d'exprimer les rapports les plus immédiats entre les paroles et la musique dans chaque morceau, comment pourrait-on se flatter qu'ils saisiraient un rapport plus fin et plus éloigné entre l'ordonnance d'une ouverture et celle du corps entier de l'ouvrage ? (S)

OUVERTURE DES JAMBES, c'est une perfection parmi les Danseurs, de savoir ouvrir et fermer à-propos les jambes. Ils prouvent le bon goût en les ouvrant avec beaucoup de gravité dans les pas lents, et beaucoup de légèreté dans ceux qui doivent être passés vite.

Il est donc à-propos d'en donner ici quelques règles.

Si l'on doit, par exemple, faire l'ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatrième position, afin que la jambe qui est derrière se lève de sa position, et marche lentement en passant près de la droite, et en se croisant devant en forme de demi-cercle, que l'on finit à côté, et la jambe reste en l'air pour faire tel pas que la danse demande. Une circonstance absolument nécessaire, c'est que lorsque la jambe gauche vient à se croiser, et avant qu'elle s'étende en s'approchant, et lorsqu'elle se croise, le genou se plie et s'étend en terminant le demi-cercle.

OUVERTURE, s. f. (Architecture) c'est un vide ou une baie dans un mur, qu'on fait pour servir de passage ou pour donner du jour. C'est aussi une fracture provenue dans une muraille, par malfaçon ou caducité. C'est encore le commencement de la fouille d'un terrain pour une tranchée, rigole ou fondation.

On appelle ouvertures d'angle, d'hémicycle, etc. ce qui fait la largeur d'un angle, d'un hémicycle, etc.

Ouverture plate ou sur le plat. Ouverture qui est au haut d'une coupole pour éclairer un escalier qui ne peut recevoir du jour que par en haut. Il y a une ouverture de cette espèce à l'escalier du roi au château de Versailles, qui est oblongue et fermée de glaces ; plusieurs qui sont rondes, aux écuries du même château, fermées d'un vitrail convexe, et une au panthéon, qui est tout à fait découverte. Ces sortes d'ouvertures sont ordinairement couvertes d'une lanterne, comme aux dômes. (D.J.)

OUVERTURE, se dit, dans l'Ecriture, d'une plume dont le grand tail est bien ouvert, ce qui le rend plus agréable à la vue, et fait mieux couler l'encre sur les traces du bec.