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Catégorie parente: Morale
Catégorie : Commerce
BARRER des articles sur son livre, en terme de Commerce, signifie effacer, rayer les articles portés en crédit sur un journal ou autre registre, pour faire voir qu’on en a reçu le payement.

On barre aussi tout autre crédit, billet, obligation, quand on veut l'annuller. On appelle cette opération barrer, parce qu'on nomme barres les lignes ou traits de plume dont on croise ce qu'on veut qui demeure inutîle dans quelqu'acte ou registre. (G)

BARRER les veines d'un cheval (Maréchal et Manége) c'est une opération qui se fait sur elles pour arrêter le cours des mauvaises humeurs qui s'y jetent. On couvre le cuir, on dégage la veine, on la lie dessus et dessous, et on la coupe entre les deux ligatures.

Quoique je sois persuadé du peu d'effet de cette opération, je vais cependant la décrire, à cause qu'elle ne peut faire aucun mal, et qu'elle est par elle-même fort peu à craindre.

On barre les veines des cuisses pour les maux de jambes et de jarrets ; aux paturons pour les maux de sole ; aux larmiers et aux deux côtés du cou, pour ceux des yeux : on peut encore barrer en plusieurs endroits. Dans toutes ces parties, excepté aux larmiers, on barre les veines de la manière que je vais enseigner, après quoi j'indiquerai la façon de pratiquer la même opération sur les larmiers.

Quand on veut barrer la veine de la cuisse, on abat le cheval (voyez ABATTRE), ensuite on frotte bien avec la main les endroits où l'on veut barrer, pour faire pousser la veine, c'est-à-dire, un peu au-dessus du jarret et vers le milieu de la jambe ; ce qui s'appelle barrer haut et bas : ensuite on fend la peau en long dans ces deux endroits avec le bistouri ; et ayant découvert la veine, on passe par-dessous la corne de chamois, avec laquelle on la détache doucement, en allant et venant, de toutes les petites fibres qui y sont attachées : on la lie ensuite aux deux endroits de deux nœuds, avec une soie en double, l'ayant fendue pour la faire saigner après la première ligature, qui est celle du jarret ; puis on la coupe en-haut et en-bas entre les deux ligatures : au moyen de quoi la portion de veine qui est entre deux ne recevant plus de sang par la suite, s'aplatit et devient inutile. Cette opération serait bonne si l'humeur qui incommode la partie, n'y communiquait que par cette branche de veine, ce qu'on ne saurait admettre lorsqu'on sait l'Anatomie et le cours du sang, puisqu'elle s'y rend par une infinité de rameaux.

On ne barre point lorsque la partie est enflée ; parce que l'enflure resterait indépendamment de l'opération, et qu'on aurait quelquefois bien de la peine à trouver la veine.

Quand on barre les veines du cou, on le fait deux doigts au-dessus de l'endroit où l'on saigne : il n'y a qu'une circonstance à omettre, qui est de ne pas couper la veine entre les deux ligatures ; car s'il arrivait que la ligature d'en-haut vint à couler, ce qui peut aisément se faire par le mouvement de la mâchoire du cheval, celui-ci perdrait tout son sang. L'opération achevée, on remplit la plaie de sel.

On peut barrer les larmiers sans incision : mettez pour cet effet au cou la corde à saigner, les veines s'enfleront ; passez ensuite au-travers de la peau sous la veine, une aiguille courbe enfilée d'une soie en double ; faites-la sortir de l'autre côté : ôtez l'aiguille et nouez la soie ferme, puis graissez la partie, elle enfle beaucoup ; mais l'enflure disparait au bout de neuf jours. L'endroit se pourrit, la veine se consolide, l'endroit où l'on a fait la ligature tombe, et la veine se trouve bouchée.

Soleysel enseigne à arracher la veine du jarret : mais comme il avertit en même temps qu'il y a du risque à courir, de la douleur et de l'enflure à essuyer, il engage plutôt à n'y pas songer qu'à répeter l'opération.

Le barrement de la veine est très-bon pour ôter la difformité des varices ; car comme celles-ci ne sont occasionnées que par le gonflement de la veine qui passe par le jarret, on empêche le sang d'y couler, au moyen de quoi la varice s'applanit et ne parait plus.

BARRER les chevaux (Manège) c'est les séparer les uns des autres dans l'écurie, en mettant des barres entr'eux. Voyez BARRE. (V)

Barrer se dit, en terme de Chasse, d'un chien qui balance sur les voies.

BARRER, c'est chez les Layetiers mettre des barres de bois le long des couvercles pour mieux tenir les planches dont ils sont composés.

BARRER une futaille, terme de Tonnelier ; c'est appliquer des barres en-travers sur les douves des fonds, et les y assujettir avec des chevilles. Ce mot se dit aussi des trous qu'on fait avec le barroir dans les peignes du jable. Voyez BARRE.




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