plumeria, (Histoire naturelle) genre de plante à fleurs monopétales, faites en forme d'entonnoir et découpées. Il sort du calice un pistil, qui entre comme un clou dans la partie inférieure de la fleur, et qui devient dans la suite un fruit ou une silique, qui est double pour l'ordinaire, qui s'ouvre d'un bout à l'autre, et qui renferme des semences oblongues, garnies de feuilles, placées comme des écailles, et attachées à un placenta. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Le frangipanier est un arbre de l'Amérique, il s'élève d'environ 10 à 12 pieds hors de terre ; il pousse de longues branches d'un bon pouce de diamètre bien nourries, à-peu-près d'égale grosseur d'une extrémité à l'autre, et dénuées de feuilles dans toute leur longueur ; ce qui, ce me semble, n'a aucun rapport au laurier-rose. Les feuilles ainsi que les fleurs, viennent par gros bouquets aux extrémités des branches, en sorte que le reste de l'arbre parait extrêmement nud.

Les feuilles sont trois fois plus grandes que celles du laurier-rose ; elles se terminent en pointe fort aiguë, ayant la figure d'une lame de poignard. Quant aux fleurs, leur forme est à-peu-près semblable à celles du jasmin, mais beaucoup plus grandes, ayant environ deux pouces et demi de diamètre lorsqu'elles sont épanouies.

Il y en a de trois couleurs ; savoir celles du frangipanier blanc sont blanches, et n'ont qu'une légère teinte de rouge sur un des bords : celles du frangipanier musqué sont rouges, les bords se terminant par une couleur plus chargée : enfin celles du frangipanier ordinaire sont d'une belle couleur jaune, se confondant par gradation dans un oranger très-vif, qui passant par différentes nuances, se termine par un beau rouge de carmin.

L'odeur de ces fleurs est fort agréable ; mais je ne trouve en Europe aucun parfum à qui je puisse la comparer pour en donner une juste idée.

Si l'on arrache les feuilles, les fleurs, ou qu'on rompe les branches du frangipanier, il sort de dessous son écorce ou espèce de peau, un lait abondant, épais et d'une grande blancheur : quelques habitants l'emploient pour guérir les vieux ulcères. Article de M. LE ROMAIN.