S. m. c'est, dit-on, un animal qui se trouve sur la côte méridionale de Bengale, qui a deux cornes, l'une sur le front, l'autre sur la nuque du cou ; qui est de la grosseur d'un poulain de deux ans, et qui a la queue d'un bœuf, mais un peu moins longue ; le crin et la tête d'un cheval, mais le crin plus épais et plus rude, et la tête plus plate et plus courte ; les pieds du cerf, fendus, mais plus gros. On ajoute que de ses deux cornes, celle du front est longue de trois ou quatre pieds, mince, de l'épaisseur de la jambe humaine vers la racine ; qu'elle est aiguë par la pointe, et droite dans la jeunesse de l'animal, mais qu'elle se recourbe en-devant ; et que celle de la nuque du cou est plus courte et plus plate. Les Nègres le tuent pour lui enlever ses cornes, qu'ils regardent comme un spécifique, non dans plusieurs maladies, ainsi qu'on lit dans quelques auteurs, mais en général contre les venins et les poisons. Il y aurait de la témérité sur une pareille description à douter que l'abada ne soit un animal réel ; reste à savoir s'il en est fait mention dans quelque Naturaliste moderne, instruit et fidèle, ou si par hasard tout ceci ne serait appuyé que sur le témoignage de quelque voyageur. Voyez Vallisneri, tom. III. pag. 367.
S. m. ammodytes, (Histoire naturelle) serpent ainsi appelé, parce qu'il se glisse sous le sable ; il en a la couleur : sa longueur est d'une coudée, et il ressemble à la vipere ; cependant sa tête est plus grande, et ses mâchoires plus larges : son dos est parsemé de taches noires ; sa queue est dure ; il semble qu'elle soit parsemée de grains de millet : c'est ce qui a fait donner à ce serpent le nom de cenchrias, ou plutôt cerchnias. Il a sur le devant de la tête, ou plutôt sur le bout de la mâchoire supérieure, une éminence pointue en forme de verrue, que l'on pourrait prendre pour une corne, ce qui lui a fait donner le nom de serpent cornu. Les serpens ammodytes sont en Afrique et en Europe, et surtout dans l'Esclavonie, aussi les a-t-on appelés viperes cornues d'Illirie ; on en trouve en Italie, etc. On dit que si on ne remédie à la morsure de ce serpent, on en meurt en trois jours, ou au plus en sept jours, et beaucoup plutôt, si on a été mordu par la femelle. Aldrovande. Voyez SERPENT. (I) Lire la suite...