S. f. (Botanique) art de tirer le suc des arbres en les perçant. Il y a dans les plantes des sucs aqueux, vineux, oléagineux, gommeux, résineux, bitumineux ; il y a de toutes sortes de couleurs et de qualités. Ces sucs sortent quelquefois d'eux-mêmes et se coagulent en gomme. Quelquefois ils sortent par incision de leur écorce, comme sont les sucs de la scammonée, du pavot, etc. qu'on fait ensuite dessécher au soleil. On tire des sucs par contusion, par expression ou par la distillation.
Mais il y a une nouvelle manière de tirer des sucs, particulièrement les sucs des arbres. Elle se fait par la térébration ; c'est-à-dire en perçant le tronc d'un arbre avec une tarière, lorsque la seve vers le commencement du printemps commence à monter. Cette manière a été inconnue aux anciens, du-moins on ne sache pas qu'aucun en ait fait mention ; nous tenons cette invention des Anglais. L'immortel
Bacon, chancelier d'Angleterre, parle de cette térébration ; mais il ne la propose que comme un remède pour faire mieux fructifier les arbres : c'est pour cela qu'il la compare à la saignée. On a bien enchéri sur les premières vues de Bacon. Les Anglais ont mis la térébration en règle et l'ont réduite en méthode. Ensuite ils ont trouvé que ces sucs tirés par cette térébration méthodique pouvait avoir de grandes utilités.
Lire la suite...