S. f. (Histoire naturelle, Botanique) On trouvera le caractère de ce genre de plante au mot GAROU. Tournefort en compte trente-cinq espèces ; nous en décrirons deux, celle des pays chauds, à feuille de lin, et celle de la mer Noire.

La thymélée des pays chauds, thymelaea monspeliaca, J. B. 1. 591. thymelaea foliis lini, J. R. 494. a la racine longue, grosse, dure, ligneuse, grise ou rougeâtre en dehors, blanche en-dedans, couverte d'une écorce épaisse, forte et tenace, d'un goût doux au commencement, mais ensuite âcre, brulant et caustique.

Elle pousse un petit arbrisseau, dont le tronc gros comme le pouce, est haut d'environ deux pieds, divisé en plusieurs branches, menues, droites, revêtues de feuilles toujours vertes, assez ressemblantes à celles du lin, mais plus grandes, plus larges, pointues, un peu visqueuses au toucher, et sous la dent.

Ses fleurs naissent aux sommités des rameaux, ramassées plusieurs ensemble comme en grappes, petites, blanches, formant chacune un tuyau cylindrique fermé dans le fond, evasé par le haut, et découpé en quatre parties opposées en croix, avec huit étamines à sommets arrondis.

Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits gros à-peu-près comme ceux du myrthe, mais un peu plus longs, ovales, charnus, remplis de suc, verts au commencement, puis rouges comme du corail ; ils contiennent une seule semence oblongue, couverte d'une pellicule noire, luisante, fragile, sous laquelle est cachée une moèlle blanche, d'un goût brulant.

Cette plante croit abondamment en Italie, en Espagne, en Provence, en Languedoc, aux lieux rudes, incultes, escarpés, parmi les brossailles, proche de la mer ; elle fleurit en Juillet, et souvent durant toute l'automne.

La thymélée de la mer Noire, thymelaea pontica citrei foliis, est qualifiée de plante admirable par Tournefort, dans ses voyages. Sa racine est couverte d'une écorce couleur de citron ; elle produit une tige si pliante qu'on ne saurait la casser ; elle est chargée vers le haut, de feuilles semblables par leur figure et par leur consistance, à celles du citronnier ; chaque fleur est un tuyau jaune, verdâtre, tirant sur le citron, divisé en quatre parties opposées en croix, avec quatre étamines surmontées de quatre autres ; le pistil est terminé par une petite tête blanche ; les feuilles écrasées ont l'odeur de celles du sureau, et sont d'un goût mucilagineux, lequel laisse une impression de feu assez considérable, de même que le reste de la plante ; l'odeur de la fleur est douce ; de toutes les espèces connues de thymélées, c'est celle qui a les feuilles les plus grandes ; mais sa qualité caustique et brulante, montre assez qu'il ne faut jamais l'employer en médecine : c'est bien dommage qu'il en soit de même de toutes les autres espèces, car d'ailleurs ce sont des plantes charmantes pour l'ornement d'un jardin ; plusieurs d'entr'elles fleurissent en Janvier, quand la saison est douce, et sont en Février dans toute leur perfection. (D.J.)

THYMELEE de Montpellier, (Matière médicale) Voyez GAROU.

THYMELEE à feuilles de laurier, (Matière médicale) Voyez LAUREOLE.