S. f. (Histoire naturelle) matière tirée des végétaux, et élaborée dans le corps d'un animal. Les abeilles transforment en cire les poussières des étamines des plantes ; car les pelotes qu'elles forment avec cette poussière, et qu'elles rapportent dans la ruche, comme il a été dit à l'article de l'ABEILLE, et que l'on appelle de la cire brute, n'est pas de la vraie cire ; elle ne se ramollit ni ne se fond lorsqu'elle est échauffée ; elle tombe au fonds de l'eau, au lieu de surnager, etc. Il faut, pour que cette matière devienne de la vraie cire, que les abeilles la mâchent, l'avalent, et la digèrent. On a Ve à l'article ABEILLE, que ces insectes ont une bouche, des dents, une langue, et un estomac, c'est-à-dire des organes propres à toutes ces opérations. Lorsqu'une abeille arrive à la ruche avec des pelotes de cire brute, elle la mange quelquefois avant que d'entrer, mais pour l'ordinaire elle Ve sur les gâteaux en battant des ailes. Alors trois ou quatre autres abeilles viennent auprès de celle qui arrive, et mangent les pelotes dont elle est chargée. On prétend les avoir vues distinctement mâcher et avaler ; mais ce qui est encore plus certain, c'est qu'on a trouvé dans leur estomac et leurs intestins, de la cire brute bien reconnaissable par les grains de la poussière des étamines dont elle est composée. Lorsque les abeilles apportent plus de cire brute qu'elles n'en peuvent manger, alors elles la déposent dans des alvéoles, où il n'y a ni ver ni miel ; et dès qu'un de ces insectes y a fait tomber les deux pelotes dont il était chargé, il en vient un autre qui les étend dans l'alvéole, et quelquefois c'est le même qui les a apportées. Non-seulement ils les rangent, mais encore ils les pétrissent, et les imbibent d'une liqueur qui parait être du miel, parce qu'après cette opération la cire brute en a le goût ; c'est peut-être ce qui la conserve sans altération. On trouve dans les ruches des parties de gâteaux assez grandes, dont les cellules sont toutes remplies de cire brute. Il y en a aussi qui sont dispersées ou placées entre d'autres cellules, qui contiennent du miel ou des vers. Enfin les abeilles mangent la cire brute lorsqu'elles l'ont apportée dans la ruche, ou elles la déposent dans des alvéoles pour la manger dans un autre temps ; mais on croit qu'il faut qu'elles la digèrent pour la convertir en vraie cire ; qu'une partie sert à la nourriture de l'insecte, qu'une autre sort par l'anus en forme d'excréments, et que le reste revient par la bouche, et est employé à la construction des alvéoles, voyez
ALVEOLE. On a Ve une liqueur mousseuse, ou une espèce de bouillie, sortir de la bouche dans le temps que l'abeille travaille à faire une cellule ; cette pâte se seche dans un instant ; c'est de la vraie cire. On prétend que les abeilles ne peuvent plus employer la cire dès qu'elle est entièrement seche. Ainsi lorsqu'on leur en présente auprès de leur ruche, elles ne s'en chargent pas, mais elles recherchent tout le miel qui peut y être mêlé ; elles hachent quelquefois la cire par morceaux, et ne l'abandonnent que lorsqu'elles en ont enlevé tout le miel ; et s'il n'y en avait point, elles ne toucheraient pas à la cire. Lorsqu'on fait passer des abeilles dans une nouvelle ruche entièrement vide, et qu'on les y renferme au commencement du jour, avant qu'elles aient pu ramasser de la cire brute, on trouve le soir des gâteaux de cire dans la nouvelle ruche. Il y a tout lieu de croire que la cire dont ces gâteaux sont formés, est venue de la bouche de ces insectes, en supposant qu'ils n'ont point apporté de cire brute attachée à leurs jambes. Cette matière éprouve des changements dans l'estomac, puisque la cire des alvéoles est blanche, quoique les pelotes de cire brute que les abeilles apportent dans la ruche soient de différentes couleurs, blanches, jaunes, orangées, rougeâtres, vertes. Les alvéoles nouvellement faits sont blancs, et ils jaunissent avec le temps et par différentes causes. Mais lorsqu'ils sont nouveaux, la teinte est à peu-près la même dans toutes les ruches ; s'il s'en trouve de jaunâtre, on peut croire que cette couleur vient d'une mauvaise digestion de la cire brute, que l'on a attribuée à un vice héréditaire que toutes les abeilles d'une ruche tiennent de leur mère commune. Ce qu'il y a de certain, c'est que toutes les cires ne sont pas également propres à recevoir un beau blanc dans nos blanchisseries. Mém. pour servir à l'histoire des insectes, tom. V. (I)
Lire la suite...