S. m. (Grammaire) est l'action ou la cérémonie de saluer, et de rendre à quelqu'un le respect et la révérence. Voyez SALUER.

Il y a une grande variété dans les manières de saluer : on salue Dieu par des adorations, des prières, etc. En Angleterre on salue le roi par génuflexion ; en Europe on se salue les uns les autres en se découvrant la tête et inclinant le corps. Les Orientaux saluent en découvrant leurs pieds et mettant les mains sur la poitrine.

Le pape ne salue personne que l'empereur, et c'est une grâce qu'il lui fait que de l'admettre à baiser sa bouche.

A l'armée, les officiers saluent par de certains mouvements de demi-pique ou d'esponton. Voyez SALUT, art milit.

Les anciens croyaient que la statue de Memnon qui était dans un temple d'Egypte, saluait le soleil tous les matins à son lever. Cette erreur venait de ce que la statue étant creuse, la chaleur du soleil levant échauffait l'air qu'elle contenait, et cet air sortait par la bouche en faisant un peu de bruit, que les prêtres disaient être une salutation que la statue faisait au soleil.

Le salut sur mer est une marque de civilité, de devoir ou de soumission que les vaisseaux se rendent les uns aux autres, et aux forteresses devant lesquelles ils passent. Voyez SALUT, Marine.

SALUT, (Critique sacrée) Ce mot se prend, 1°. pour la conservation, la délivrance de quelque mal ; 2°. pour la vie ou la santé du corps ; 3°. pour la prospérité, Is. lx. 18. ; 4°. pour la victoire, sagitta salutis, IV. des Rais, XIIIe 17, la flèche de la victoire ; 5°. la louange qu'on rend à Dieu. Salus et gloria Deo nostro. Apoc. xix. 1 : louez et glorifiez le Seigneur. 6°. Le salut de civilité, d'affection et d'estime. Les Juifs de ces cantons saluent leurs frères qui sont en Egypte, salutem dicunt, II Macc. j. 4. Enfin le salut éternel ; travaillez à votre salut avec crainte et tremblement. Rom. XIIIe 11. (D.J.)

SALUT, terme d'église, partie de l'office divin qui se fait le soir après complies chez les Catholiques romains en l'honneur de la Vierge, ou pour quelque fête solennelle. Déclarerai-je, dit la Bruyere, ce que je pense de ce qu'on appelle dans le monde un beau salut : la décoration souvent prophane ; les places retenues et payées ; des livres distribués comme au théâtre ; les entrevues et les rendez-vous fréquents ; le murmure et les causeries étourdissantes ; quelqu'un monté sur une tribune qui y parle familièrement, séchement, et sans autre zèle que de rassembler le peuple, l'amuser jusqu'à ce qu'un orchestre et des voix qui concertent depuis longtemps se fassent entendre. Est-ce à moi, continue-t-il, à m'écrier que le zèle de la maison du Seigneur me consume, et à tirer le voîle leger qui couvre les mystères, témoin d'une telle indécence ? Quoi ! parce qu'on ne danse pas encore aux TT, me forcera-t-on d'appeler tout ce spectacle office divin ? (D.J.)

SALUT, LE, à la guerre, ou parmi les troupes, est une marque de soumission et de respect, ou un honneur qu'elles rendent au souverain, aux princes et aux généraux.

Les gens de guerre, dit M. le maréchal de Puységur, dans son livre de l'art de la guerre, ne sauraient donner une plus grande marque de leur respect et de leur obéissance au roi, et à ceux qui le représentent dans les armées, quand ils sont à la tête des troupes, qu'en baissant les armes devant eux pour les saluer. Il ajoute, que le salut le plus simple est le plus noble pour des troupes.

L'ancien salut de la cavalerie consistait à abaisser la pointe de l'épée devant celui qu'on saluait, et à la relever ensuite. L'ordonnance du 22 Juin 1755, sur l'exercice de la cavalerie, établit un nouveau salut beaucoup plus composé que le précédent : il doit se faire en cinq temps, soit de pied ferme, ou en marchant.

" Au premier, lorsque la personne qu'on doit saluer sera à cinq pas de distance, on tournera le tranchant du sabre à gauche, prenant la poignée à pleine main, et étendant le pouce jusqu'à la garde, et on élévera le sabre tout de suite, perpendiculaire, la pointe en-haut, la garde à hauteur et à un pied de distance de la cravate, le coude un demi-pié plus bas que le poignet.

Au deuxième, à trois pas de distance, on étendra le bras pour placer la main au-dessus du milieu de la poche de l'habit étant boutonné, et l'on baissera la pointe du sabre à la hauteur du poignet, observant que la lame soit parallèle au corps du cheval.

Au troisième, à un pas de distance élevant un peu le poignet, et le tournant en-dehors, on baissera la pointe du sabre fort doucement, et autant qu'il sera possible, sans forcer le poignet, tenant toujours la lame parallèle au corps du cheval, et l'on restera dans la même position jusqu'à ce que la personne que l'on salue soit éloignée de deux pas.

Au quatrième, baissant le pouce pour contenir la poignée, on relevera le sabre la pointe en-haut, le tenant perpendiculaire, la garde vis-à-vis et à six pouces de distance du téton droit, le coude à la hauteur du poignet.

Au cinquième, on portera le sabre à l'épaule, comme il est prescrit pour les cavaliers ".

Quand les officiers doivent saluer de pied ferme, ils le font l'un après l'autre, en observant de garder les distances ci-dessus indiquées ; de manière que la pointe du sabre soit basse au moment du passage de la personne que l'on salue.

Le salut de l'étendard dont l'ordonnance du 22 Juin 1755 ne parle point, se fait en baissant la lame de l'étendard devant celui qu'on salue.

Si la simplicité du salut en fait la noblesse, comme le prétend M. le maréchal de Puységur, et comme il est difficîle de ne pas en convenir, on peut juger aisément lequel des deux saluts précédents, savoir de l'ancien ou du nouveau, mérite la préférence. Comme la forme du salut n'est que de convention, et que la manière d'y procéder est assez indifférente en elle-même, nous ne ferons aucune observation particulière sur ce sujet ; nous passerons au salut de l'infanterie, ou de l'esponton, auquel il est fort difficîle de donner la même noblesse qu'avait l'ancien salut de la cavalerie.

Pour le salut de l'esponton, lorsqu'il se fait de pied ferme, l'officier étant reposé sur cette arme, à la tête de sa troupe, doit faire le salut en quatre temps, suivant l'ordonnance du 14 Mai 1754.

" Au premier, il fera à droite, portant l'esponton de biais, le talon en-avant, élevé à deux pieds de terre seulement, le bras tendu à la hauteur de l'épaule, et la main gauche empoignera l'esponton environ trois pieds au-dessus du talon.

Au deuxième, la main droite quittant l'esponton, la gauche le fera tourner doucement jusqu'à ce que la lame soit baissée en avant près de terre, et que le talon vienne joindre la main droite, qui sera toujours à la hauteur de l'épaule.

Au troisième, il ramenera l'esponton dans la même situation où il était à la fin du premier temps.

Au quatrième, il se remettra par un à-gauche, comme il était avant de saluer.

Il ôtera ensuite son chapeau de la main gauche, et ne le remettra que quand celui qui reçoit le salut l'aura dépassé de quelques pas.

L'officier qui salue doit avoir attention de commencer ses mouvements assez à-temps pour que, lorsqu'il baissera la lame de l'esponton, la personne à laquelle il rend le salut soit encore éloignée de trois pas, afin que quand elle sera vis-à-vis de lui, il soit remis à sa place ".

Pour saluer de l'esponton en marchant, lorsque l'officier, portant l'esponton sur le bras gauche, sera environ à trente pas de la personne à qui le salut est dû. il portera l'esponton sur l'épaule droite en trois temps.

" Au premier, il empoignera l'esponton de la main droite à la hauteur de l'oeil.

Au deuxième, il le portera devant lui sur la droite, le tenant perpendiculaire, le bras tendu en-avant.

Au troisième, il le mettra sur l'épaule droite, le tenant plat, le coude à la hauteur de l'épaule ".

L'officier qui fait ces mouvements, doit avoir attention de s'éloigner de trois pas du rang, afin qu'en renversant l'esponton sur son épaule, la lame ne puisse pas blesser les soldats qui le suivent.

Il doit continuer à marcher dans cette position d'un pas égal, jusqu'à ce qu'il soit à neuf ou dix pas de la personne qui devra être saluée, et alors le salut se fera en six temps.

" Au premier, en avançant le pied gauche, et effaçant le corps comme si l'on faisait à-droite sur le talon droit, on portera l'esponton devant soi, le tenant plat à la hauteur des épaules, la main gauche à trois pieds du talon.

Aux deuxième et troisième temps, en avançant successivement le pied droit et le pied gauche, on fera tourner l'esponton de la main gauche, comme il a été dit pour le salut de pied ferme, observant que l'esponton se trouve droit lorsque le pied droit arrivera à sa place, et que la lance soit près de terre lorsque le pied gauche arrivera à la sienne.

Aux quatrième et cinquième temps, on fera les mouvements contraires à ceux qui auront été faits aux deuxième et troisième, observant de même que l'esponton se trouve droit à la fin du pas qui sera fait du pied droit, et qu'il se trouve plat après qu'on y aura joint la main droite, le pied gauche arrivant à terre.

Au sixième temps, en avançant le pied droit, on remettra l'esponton sur l'épaule droite ; ensuite avançant le pied gauche on ôtera le chapeau que l'on portera à la main à côté de soi, jusqu'à ce qu'on ait dépassé tous ceux à qui on doit honneur : après quoi on le remettra sur la tête, et à quelques pas de-là on ôtera l'esponton de dessus l'épaule, pour le porter sur le bras gauche ".

Les capitaines et lieutenans de chaque division ne forment qu'un rang, pour saluer ensemble en marchant.

Le salut du fusil, dont les officiers sont armés depuis l'ordonnance du 31 Octobre 1758, doit se faire de la même manière qu'il avait été réglé par celle du 14 Mai 1754, pour les officiers de grenadiers qui ont toujours eu des fusils.

Le salut du fusil de pied ferme se fait en quatre temps.

" Au premier, le fusil étant porté sur le bras gauche à l'ordinaire, faisant à-droite, on observera de bien empoigner le fusil de la main droite derrière le chien, tandis qu'on le quittera de la main gauche, et on le portera sur la droite, le bras tendu à la hauteur de l'épaule.

Au deuxième, on baissera le bout du fusil à terre, le soutenant de la main gauche qu'on aura portée en avant, et sur laquelle on l'appuiera à deux travers de doigts de la sougarde.

Au troisième, on se remettra comme on était à la fin du premier temps.

Au quatrième, on se reposera par un à-gauche, et on joindra la main au fusil : après quoi on ôtera le chapeau de la main droite, et on le remettra comme il a été dit au salut de l'esponton ".

On doit avoir attention de commencer ces mouvements assez-tôt pour que le salut du fusil se fasse trois pas en avant de la personne qu'on salue ; et si elle venait par la gauche, de les faire précéder par un demi-à-gauche.

Le salut du fusil se fait de la même manière en marchant.

" Le premier temps se fera en avançant le pied gauche, dix pas avant d'être vis-à-vis de la personne qu'on devra saluer.

Le deuxième, en faisant deux autres pas, de façon que le bout du fusil arrive près de terre, en même temps que le pied gauche posera en avant.

Le troisième, en faisant le quatrième et le cinquième pas.

Le quatrième, en avançant le pied droit ".

Pour faire le salut du drapeau, les enseignes doivent d'abord appuyer le talon de la lance sur la hanche droite, le tenant un peu de biais, et lorsqu'ils doivent saluer, ils baissent doucement la lance jusqu'auprès de terre, la relevant de même, et ils ôtent ensuite leur chapeau de la main gauche.

Les enseignes doivent s'arranger pour baisser et relever ensemble leurs drapeaux, avant que celui qu'ils doivent saluer soit tout à fait devant eux.

Le salut des sergens consiste à ôter leur chapeau de la main gauche, étant reposés sur leur halebarde.

M. le maréchal de Puységur observe sur les différentes formalités prescrites pour le salut de l'esponton, qui rendent ce salut très-composé, que si l'on n'y cherche que de la justesse, il y en a rarement ; qu'à l'égard de l'utilité, il n'y en a aucune : et qu'ainsi le temps qu'on emploie à se former au salut de l'esponton, est un temps perdu, ou employé fort inutilement.

Pour rectifier ce salut, lui donner plus d'aisance, et par conséquent plus de grâce et de noblesse, cet illustre maréchal pensait qu'il fallait le rapprocher de l'ancien de la cavalerie, qui était en usage de son temps.

Pour cela, son sentiment était que lorsque le roi, les princes, ou les autres personnes que les troupes doivent saluer, passeraient à la tête d'un bataillon, les officiers ayant alors l'esponton à la main, devraient au premier temps, sans bouger de leur place, baisser le fer de l'esponton de la main droite devant eux, jusqu'à ce qu'il fût à un demi pied de terre ou environ ; au second temps, remettre l'esponton comme il était d'abord ; et au troisième, ôter leur chapeau de la main gauche. Ce salut, dit-il, approcherait beaucoup de celui de la cavalerie, et il en aurait toute la noblesse. (Q)

SALUT, LE, est encore, parmi les troupes, une ou plusieurs décharges de l'artillerie d'une place de guerre, qui se fait lorsqu'un prince du sang, un maréchal de France, etc. passe ou entre dans la ville.

Quand un maréchal de France entre dans une ville de guerre, on le salue de plusieurs volées de canon, quand même il ne commanderait pas dans la province. Voyez MARECHAL DE FRANCE. (Q)

SALUT, (Marine) déférence ou honneur qu'on rend entre les vaisseaux de différentes nations, et parmi ceux de même nation qui sont distingués par le rang des officiers qui les montent et qui y commandent. Cette déférence consiste à se mettre sous le vent, à amener le pavillon, à l'embrasser, à faire les premières et les plus nombreuses décharges de l'artillerie pour la salve ; à ferler quelques voiles, et surtout le grand hunier ; à envoyer quelques officiers à bord du plus considérable vaisseau, et à venir sous son pavillon, suivant que la diversité des occasions exige quelques-unes de ces cérémonies.

Voici ce qui est réglé à cet égard pour nos vaisseaux, tiré de l'ordonnance de la marine de 1689.

1°. Les vaisseaux du roi portant pavillon d'amiral, de vice-amiral, cornettes et flâmes, salueront les places maritimes et principales forteresses des rais, le salut leur sera rendu coup-pour-coup à l'amiral et au vice-amiral, et aux autres par un moindre nombre de coups, suivant la marque de commandement.

Les places et forteresses de tous autres princes et des républiques, salueront les premières l'amiral et le vice-amiral, et le salut leur sera rendu d'un moindre nombre de coups par l'amiral, et coup-pour-coup par le vice-amiral. Les autres pavillons inférieurs salueront les premiers. Mais les places de Corfou, Zante et Céphalonie, et celle de Nice et de Villefranche, en Savoye, seront saluées les premières par le vice-amiral. Au reste, nul vaisseau de guerre ne saluera une place maritime, qu'il ne soit assuré que le salut lui sera rendu.

2°. Les vaisseaux du roi portant pavillon, et rencontrant ceux des autres rais, portant pavillons égaux au leur, exigeront le salut de ceux-ci en quelques mers et côtes que se fasse la rencontre ; ce qui se pratiquera aussi dans les rencontres de vaisseau à vaisseau, à quoi les étrangers seront contraints par la force s'ils refusent de le faire.

3°. Le vice-amiral et le contre-amiral, rencontrant le pavillon amiral de quelqu'autre roi, ou l'étendard royal des galeres d'Espagne, salueront les premiers. Le vaisseau portant pavillon amiral, rencontrant en mer ces galeres, se fera saluer le premier par celle qui portera l'étendard royal.

Les escadres des galeres de Naples, Sicile, Sardaigne et autres, appartenantes au roi d'Espagne, ne seront traitées que comme galeres patrones, quoiqu'elles portent l'étendard royal, et seront saluées les premières par le contre-amiral ; mais le vice-amiral exigera d'elles le salut, et les contraindra à cette déference, si elles refusent de la rendre ; la même chose aura lieu pour les galeres, portant l'étendard de Malthe et de tous autres princes et républiques. A l'égard de la galere patrone de Gènes, tous les vaisseaux de guerre français exigeront d'elle le salut.

4°. Les vaisseaux portant cornettes et flâmes, salueront les pavillons de l'amiral et contre-amiral des autres rais, et se contenteront qu'on leur réponde quoique par un moindre nombre de coups de canon.

5°. Les vaisseaux des moindres états portant pavillon d'amiral, et rencontrant celui de France, plieront leur pavillon, et salueront de 21 coups de canon ; et l'amiral de France ayant rendu le salut seulement de 13 coups, les autres remettront leur pavillon.

Les vice-amiral et contre-amiral de France seront salués de la même manière, par les moindres états. Leur amiral saluera de même le premier le vice-amiral et contre-amiral de France : mais il ne pliera son pavillon que pour l'amiral ; en sorte que cette déference de plier le pavillon, ne sera rendue par les moindres états, qu'aux pavillons égaux ou supérieurs.

Les vaisseaux du roi portant cornettes, salueront l'amiral des moindres états, et se feront saluer par tous les autres pavillons des mêmes états.

6°. Lorsqu'on arborera le pavillon amiral, soit dans les ports ou à la mer, il sera salué par l'équipage du vaisseau sur lequel il sera arboré, de cinq cris de vive le roi, et les autres vaisseaux le salueront en pliant leur pavillon, sans tirer du canon. Le pavillon du vice-amiral sera seulement salué par trois cris de tout son équipage ; le contre-amiral et les cornettes par un cri ; et à l'égard des flâmes, elles ne seront pas saluées.

7°. Les vaisseaux du roi portant pavillon de vice-amiral et contre-amiral, rencontrant en mer le pavillon amiral, le salueront de la voix, plieront leurs pavillons, et abaisseront leurs hautes voiles.

8°. Le contre-amiral, les cornettes ou autres vaisseaux de guerre, abordant le vice-amiral, le salueront seulement de la voix, en passant à l'arrière pour arriver sous le vent. Les vaisseaux de guerre qui ne porteront ni pavillons, ni cornettes, se rencontrant à la mer, ne se demanderont aucun salut.

9°. Lorsqu'il y aura plusieurs vaisseaux de guerre ensemble, il n'y aura que le seul commandant qui saluera.

10°. Il est défendu à tous commandants et capitaines français, de saluer les places des ports et rades du royaume, où ils entrent et mouillent ordinairement, comme aussi de tirer du canon dans les occasions de revues et de visites particulières, qui pourraient leur être faites sur leurs bords.

11°. L'amiral, le vice-amiral, le gouverneur de la province, faisant leur première entrée dans le port, seront seulement salués du canon. Le vaisseau portant pavillon amiral dans un port, rendra le salut. Le roi se trouvant en personne dans ses ports ou sur ses vaisseaux, sera salué de trois salves de toute l'artillerie, dont la première se fera à boulet.

Il y a encore dans l'ordonnance, d'où tout ceci est tiré, un article concernant les galeres.

Quoiqu'il n'y ait plus en France de corps de galeres, comme je l'ai déjà dit, voyez GENERAL DES GALERES, cependant j'ajouterai ici ce qui regarde ces bâtiments dans cette ordonnance, d'autant mieux qu'on en entretient actuellement dans les ports.

L'étendard royal des galeres saluera le premier le pavillon, qui rendra coup-pour-coup ; et l'étendard sera salué le premier par le vice-amiral.

Le vice-amiral sera salué par la patrone des galeres, à laquelle il répondra coup-pour-coup ; et elle sera saluée par le contre-amiral, auquel elle répondra de même.

Les autres nations maritimes ont des ordonnances particulières sur le salut, qu'elles exigent ou qu'elles rendent : mais tout ceci n'est qu'une chose de bienséance ou de convention. Il est réglé qu'en général, les vaisseaux des républiques salueront les vaisseaux des têtes couronnées, s'ils sont de la même qualité que ceux des républiques, d'un pareil nombre ou d'un moindre nombre de coups, suivant ce qui leur est prescrit par leur souverain. A l'égard des républiques, elles se sont accordées à saluer les premières les vaisseaux de la république de Venise, parce qu'elle est la plus ancienne, et à exiger le salut des souverains qui sont au-dessous des rais.

SALUT, (Escrime) le salut d'armes est une politesse réciproque que se font deux escrimeurs avant de commencer un assaut.

Il s'exécute ainsi ; 1°. on prend son chapeau avec la main gauche ; 2°. on étend le bras gauche, on met son poignet à hauteur du nœud de l'épaule, et l'on tourne le dedans du chapeau du côté de l'ennemi ; 3°. on lève le bras droit et son poignet à hauteur du nœud de l'épaule, et en même temps on frappe du pied droit dans la même place ; 4°. on recule deux pas en arrière en commençant par faire passer le pied droit derrière le gauche, et ensuite le gauche devant le droit ; 5°. on baisse la pointe de l'épée pour saluer les spectateurs qui se trouvent dans la salle, et on remet le bras droit dans sa première position ; 6°. on remet son chapeau sur la tête ; 7°. on frappe encore du pied droit dans la même place, et en même temps on met les poignets à hauteur du nœud d'épaule ; 8°. on avance deux pas vers l'ennemi en commençant par le pied gauche que l'on fait passer devant le droit, et ensuite le droit derrière le gauche ; 9°. on se remet en garde. Nota que tous ces mouvements se font distinctement et sans se presser.

SALUT, (Monnaie) monnaie d'or de France ; Charles VI. fit faire cette monnaie l'an 1421, sur la fin de son règne, et c'est le seul de nos rois qui en ait fabriqué ; elle était d'or fin, du même poids que les francs à cheval, et valait 1 liv. 5 sols, ce qui ferait aujourd'hui environ 16 liv. il y en avait 63 au marc. Cette espèce fut appelée salut, parce que la salutation angélique y était représentée. Henri VI, roi d'Angleterre, pendant qu'il posséda une partie de la France, fit fabriquer des saluts d'or, de même poids, de même valeur, et de même titre que ceux de Charles VI. (D.J.)