S. m. (Grammaire) conduite ou manière d'agir d'un homme à l'égard d'un autre. On dit, le procédé d'un homme délicat, d'un homme de bien, d'un ingrat, d'un homme faux, d'un homme généreux. C'est un bon homme qui ne s'entend point en procédés.

PROCEDE, s. m. (Chimie) les Chymistes donnent le nom de procédés aux appareils composés qui leur servent à exercer sur les objets de l'art les actions au moyen desquelles ils y font des changements déterminés. Un procédé est donc l'action d'altérer les objets de l'art selon les lois qu'il prescrit, à l'aide des instruments employés selon ces mêmes lais. Toute altération quelle qu'elle sait, ne consiste qu'en décompositions et récompositions. C'est à ces deux classes que l'on peut réduire en général tous les procédés et les travaux du chymiste, il est même impossible d'imaginer une troisième classe, quoi qu'en disent quelques auteurs.

Mais comme il arrive rarement que l'altération requise des corps soumis aux procédés chymiques, puisse être produite par une action simple, il est évident qu'un procédé doit être le plus souvent composé de plusieurs opérations combinées d'un nombre infini de manières. C'est de cette variété que naissent une quantité prodigieuse de procédés. Leur ordre de succession à l'égard d'un seul objet, et les différentes manières dont elles lui sont appliquées, fournissent différents procédés, et produisent sur cet objet des effets différents qui varient encore si l'objet vient à changer, la nature des opérations et leur ordre demeurant néanmoins dans le même état.

Il faut dans l'ordre des procédés qu'on veut mettre sous les yeux des commençans, s'attacher à parler à l'entendement de ceux qu'on veut initier. Il faut en même temps avoir soin de leur procurer la facilité de les exécuter, de les répéter, et de les appliquer de plusieurs manières à divers objets, selon les résultats qu'ils en voudront avoir.

Quant à l'ordre des procédés, on doit placer en tête ceux qui non-seulement n'auront pas besoin des suivants pour être entendus, mais qui leur serviront même de préliminaires. Si l'on est obligé de mettre des procédés qui supposent quelque connaissance que les commençans n'ont pas encore acquise, on aura soin de les expliquer en peu de mots ; ou bien une courte théorie qui précédera ces procédés, les rendra intelligibles. Ceux dont l'exécution sera plus aisée, seront placés avant ceux dont elle sera plus difficile.

Lorsqu'il arrive que le résultat auquel on veut parvenir, exige plusieurs opérations, il faut avoir l'attention de partager l'appareil en plusieurs procédés, pour éviter la confusion, et donner la facilité d'examiner en particulier les différents changements qui en résulteront.

Il est bon de rejeter à la fin de la description de chaque procédé les remarques qu'ils fournissent, et généralement toutes les raisons qu'on a eu de se conduire de telle ou telle manière, et de préferer une manipulation à une autre.

Enfin dans une pratique, on doit avoir égard non seulement à mettre l'auditeur ou le lecteur au fait des manuels, mais encore à le mettre à portée de saisir si bien l'esprit et l'enchainement des procédés et des opérations, qu'il soit en état dans la suite d'en faire un choix, et de les combiner de façon que le changement d'un corps puisse lui donner un résultat certain ; conséquemment l'ordre des opérations et des procédés doit être déterminé par la succession qu'on peut souhaiter des altérations d'un objet quelconque. (D.J.)