S. m. (Grammaire) celui qui est commis à une porte pour la garder, et pour avertir les maîtres et les autres personnes qui habitent, qu'on les demande, écrire les visites rendues, recevoir les lettres, etc.

PORTIER, s. m. (Théologie) ostiarius ou janitor, celui qui a la garde ou le soin des portes. Ministre ecclésiastique dont l'ordre est un des quatre ordres mineurs. Voyez ORDRE.

Les Grecs les nommaient , ou préposés aux portes ; mais il ne parait pas qu'ils aient compté cette fonction parmi les ordres mineurs. Car outre que dans leurs rituels on ne trouve point d'ordination particulière pour les portiers, le concîle in Trullo, qui fait l'énumération de tous les ordres, ne parle point de celui-là. Jean, évêque de Citre, et Codin, cités par le père Morin, comptent les portiers parmi les officiers de l'église de Constantinople ; mais ils ne font pas de leur emploi un ordre particulier. Coutelier, dans ses notes sur le II. liv. de Constitutions apostoliques, remarque que la garde des portes n'était point un ordre, mais un office qu'on confiait quelquefois à des diacres, à des sous-diacres, à d'autres clercs inférieurs, et même à des laïques.

Dans l'Eglise latine l'ordre des portiers a toujours été regardé comme un des ordres mineurs. Il en est fait mention dans l'épitre du pape S. Corneille à Sabin d'Antioche, rapportée par Eusebe, Histoire ecclés. lib. VI. c. xliij. dans le quatrième concîle de Carthage, tenu en 398 ; dans le sacramentaire de S. Gregoire, Isidore de Séville, Alcuin, Amalaire, Raban Maur, et tous les autres anciens liturgistes, aussi-bien que dans S. Cyprien, epist. 34. et dans le premier concîle de Tolede, can. 4.

Les portiers, dit M. Fleury, étaient nécessaires du temps que les Chrétiens vivaient au milieu des infidèles, pour empêcher ceux-ci d'entrer dans l'église, de troubler l'office, et de profaner les mystères. Ils avaient soin de faire tenir chacun en son rang, le peuple séparé du clergé, les hommes des femmes, et de faire observer le silence et la modestie, à quoi l'on peut ajouter que lorsque la messe des catéchumenes était finie, c'est-à-dire après le sermon de l'évêque, ils faisaient sortir non-seulement les catéchumenes et les pénitens, mais encore les Juifs et les infidèles, auxquels on permettait d'entendre les instructions, et généralement tous ceux qui n'avaient pas droit d'assister à la célébration des saints mystères, et alors ils fermaient la porte de l'église.

Dans le pontifical romain, les fonctions marquées par l'instruction que leur donne l'évêque à l'ordination, et par les prières qui l'accompagnent, sont de sonner les cloches, et de distinguer les heures de la prière, garder fidèlement l'église jour et nuit, et avoir soin que rien ne s'y perde, ouvrir et fermer à certaines heures l'église et la sacristie, ouvrir le livre à celui qui prêche. En leur donnant ou leur faisant toucher les clefs de l'église, il leur dit : " gouvernez-vous, comme devant rendre compte à Dieu des choses qui sont ouvertes par ces clefs ". Sic age, quasi redditurus Deo rationem de his rebus quae his clavibus recluduntur. C'est la formule de leur ordination prescrite par le ive. concîle de Carthage. Les portiers devaient enfin avoir soin de la netteté et de la décoration des églises. En rassemblant toutes ces fonctions, on voit qu'ils avaient de quoi s'occuper ; aussi étaient-ils plus ou moins nombreux, selon la grandeur des églises, et l'on en comptait jusqu'à cent dans celle de Constantinople. Cet ordre se donnait à des gens d'un âge assez mûr pour pouvoir l'exercer : plusieurs y demeuraient toute leur vie ; quelques-uns devenaient acolythes ou mêmes diacres. Quelquefois on donnait cette charge à des laïques ; et c'est à-présent l'usage le plus ordinaire de leur en laisser les fonctions. Fleury, instit. au droit ecclés. tom. I. part. I. chap. VIe Voyez aussi Bingham, orig. ecclésiast. tom. II. lib. III. c. VIIe §. 123. et seq.

PORTIER du Temple, (Critique sacrée) les lévites faisaient les fonctions de portiers du temple la nuit et le jour. David mit dans ce poste les fils d'Idithum, I. Paral. XVIe 42. Cette charge était de confiance, parce que les portiers gardaient les trésors du temple et ceux du roi ; c'était un emploi laborieux, parce qu'ils avaient soin des réparations du temple : ce qui leur donnait une grande autorité. Enfin ils exerçaient quelquefois les fonctions de Juges dans les matières qui concernaient la police du temple ; mais ils devaient surtout veiller soigneusement à ne laisser entrer dans le temple personne qui fût impur. II. Paralip. xxiij, 19. (D.J.)