S. m. (Grammaire) ce mot désigne un espace indéterminé ; il se dit encore de différentes portions plus ou moins grandes de la surface de la terre.

Il se prend aussi quelquefois en figures, et l'on dit, les modernes ont découvert dans les sciences bien des pays inconnus aux anciens.

PAYS, ILES, (Géographie moderne) les îles pays sont des îles de la mer des Indes, au sud des îles Marianes. Elles ne furent connues de nom qu'en 1696 ; et nous ne les connaissons que par une lettre du P. le Clain jésuite, inserée dans les lettres édifiantes, t. I. p. 114. et suiv.

Ce père dit, qu'étant arrivé à la bourgade de Guivam, dans l'île de Samal ; la dernière et la plus méridionale des Pintados orientaux, il y trouva vingt-neuf des habitants de ces îles pays, que les vents d'est qui règnent sur ces mers depuis le mois de Décembre jusqu'au mois de Mai, y avaient jetés, à 300 lieues de leur pays. Ils s'étaient embarqués sur de petits vaisseaux au nombre de trente-cinq personnes, pour passer à une île voisine, qu'il leur fut impossible de gagner, ni aucune autre de leur connaissance, à cause d'un vent violent qui les emporta en l'autre mer, où ils voguèrent deux mois sans pouvoir prendre terre, jusqu'à ce qu'enfin ils se trouvèrent à la vue de la bourgade de Guivam, où un guivamais qui était au bord de la mer, leur servit de guide, et les fit entrer au port le 28 Décembre 1696. La structure de leur petit vaisseau, et la forme de leurs voiles qui sont les mêmes que celles des îles Marianes, firent juger que les îles Pays n'étaient pas fort éloignées de ces dernières.

Ceux qui échouèrent à la bourgade de Guivam, étaient à demi-nus. Le tour et la couleur de leur visage approchait du tour et de la couleur du visage des habitants des Philippines, quoique leur langue fût fort différente. Les hommes et les femmes n'avaient qu'une espèce de ceinture sur les reins et les cuisses, et sur les épaules une grosse toîle liée pardevant, et pendant négligemment par-derrière. La femme de la bande qui paraissait la plus considérable, avait plusieurs anneaux et plusieurs colliers qu'on jugeait être faits d'écailles de tortue. Ils n'avaient aucune connaissance de la divinité, ni des idoles ; tout leur soin était de chercher à boire et à manger, quand ils avaient faim ou soif ; ils ne connaissaient aucun métal, et leurs cheveux qu'ils laissent toujours croitre, leur tombaient sur les épaules. (D.J.)