adj. (Grammaire) à qui il manque quelque chose. Ainsi un ouvrage est imparfait, ou lorsqu'on y remarque quelque defaut, ou lorsque l'auteur ne l'a pas conduit à sa fin. Un livre est imparfait s'il y manque un feuillet. Un grand bâtiment demeure imparfait lorsqu'un ministre est déplacé, et que celui qui lui succede a la petitesse d'abandonner ses projets. Il y a dans la Musique des accords imparfaits. Voyez ACCORDS. Une cadence imparfaite. Voyez CADENCE. En Arithmétique, des nombres imparfaits. Voyez NOMBRES. En Botanique, des plantes imparfaites, et très-improprement appelées ainsi, car il n'y a rien d'imparfait dans la nature, pas même les monstres. Tout y est enchainé, et le monstre y est un effet aussi nécessaire que l'animal parfait. Les causes qui ont concouru à sa production tiennent à une infinité d'autres, et celles-ci à une infinité d'autres, et ainsi de suite en remontant jusqu'à l'éternité des choses. Il n'y a d'imperfection que dans l'art, parce que l'art a un modèle subsistant dans la nature, auquel on peut comparer ses productions. Nous ne sommes pas dignes de louer ni de blâmer l'ensemble général des choses, dont nous ne connaissons ni l'harmonie ni la fin ; et bien et mal sont des mots vides de sens, lorsque le tout excède l'étendue de nos facultés et de nos connaissances.

IMPARFAIT, adj. (Grammaire) employé quelquefois comme tel en Grammaire, avec le nom de prétérit : et quelquefois employé seul et substantivement, ainsi l'on dit le prétérit imparfait ou l'imparfait. C'est un temps du verbe distingué de tous les autres par ses inflexions et par sa destination : j'étais (eram) est l'imparfait de l'indicatif ; que je fusse (essem) est l'imparfait du subjonctif. Voilà des connaissances de fait, et personne ne s'y méprend. Mais il n'en est pas de même des principes raisonnés qui concernent la nature de ce temps : il me semble qu'on n'en a eu encore que des notions bien vagues et même fausses ; et la dénomination même qu'on lui a donnée, caractérise moins l'idée qu'il en faut prendre, que la manière dont on l'a envisagé. Ceci est développé et justifié à l'article TEMS. On y verra que ce temps est de la classe des présents, parce qu'il désigne la simultanéité d'existence, et que c'est un présent antérieur, parce qu'il est relatif à une époque antérieure à l'acte même de la parole. Article de M. BEAUZEE.