Grammaire

ENTRETIEN, (Grammaire) Ces deux mots désignent en général un discours mutuel entre deux ou plusieurs personnes, avec cette différence, que conversation se dit en général de quelque discours mutuel que ce puisse être, au lieu qu'entretien se dit d'un discours mutuel qui roule sur quelque objet déterminé. Ainsi on dit qu'un homme est de bonne conversation, pour dire qu'il parle bien des différents objets sur lesquels on lui donne lieu de parler ; on ne dit point qu'il est d'un bon entretien. Entretien se dit de supérieur à inférieur ; on ne dit point d'un sujet qu'il a eu une conversation avec le Roi, on dit qu'il a eu un entretien ; on se sert aussi du mot d'entretien, quand le discours roule sur une matière importante. On dit, par exemp. ces deux princes ont eu ensemble un entretien sur les moyens de faire la paix entr'eux. Entretien se dit pour l'ordinaire des conversations imprimées, à moins que le sujet de la conversation ne soit pas sérieux ; on dit les entretiens de Ciceron sur la nature des dieux, et la conversation du P. Canaye avec le maréchal d'Hocquincourt. Dialogue est propre aux conversations dramatiques, et colloque aux conversations polémiques et publiques qui ont pour objet des matières de doctrine, comme le colloque de Paissy. Lorsque plusieurs personnes, surtout au nombre de plus de deux, sont rassemblées et parlent entr'elles, on dit qu'elles sont en conversation, et non pas en entretien.

S. m. (Grammaire) celui qui concourt avec un autre à la production d'un effet, soit dans l'ordre naturel, soit dans l'ordre surnaturel. La volonté de l'homme coopère avec la grâce de Dieu dans les actions salutaires. Il faut dans la guérison des infirmités du corps, que la nature et le médecin coopèrent. Ce terme s'emploie beaucoup plus fréquemment en matière théologique, qu'en aucune autre. On en tire les termes coopération, coopératrice, coopérer, qui ne renferment que les mêmes idées considérées sous différentes faces grammaticales.
S. f. (Grammaire) C'est un double d'un écrit, d'un ouvrage, d'un tableau, etc. Une copie pour être bonne, en qualité pure et simple de copie, doit avoir et les beautés et les défauts de l'original, si c'est un tableau. Voyez COPIE (Peinture) Elle doit rendre les fautes de l'écriture et du sens, si c'est d'un écrit.

COPIE, (Jurisprudence) est la transcription d'un acte. Le terme de copie est quelquefois opposé à celui d'original ; par exemple, on dit l'original d'un explait qui reste au demandeur, et la copie que l'on laisse au défendeur. Ce même terme de copie est quelquefois opposé à celui de minute, lorsque la copie est tirée sur l'original d'un acte que l'on qualifie de minute, tel que la minute d'un acte passé devant notaire, la minute d'une consultation, ou autre écriture du ministère d'avocat. Le terme de copie est aussi quelquefois opposé à celui de grosse ; par exemple, l'original d'une requête s'appelle la grosse, et le double que l'on en fait, est la copie. En Bretagne, au lieu de copie on dit un autant, parce qu'en effet celui qui a la copie d'un acte, en a autant qu'il y en a dans l'original. On distingue dans certains actes la copie de la grosse et de l'expédition. La grosse d'un acte devant notaire, ou d'un jugement, est bien une copie tirée sur la minute ; mais c'est une copie revêtue de plus de formalités : elle est en forme exécutoire ; et pour la distinguer des autres copies, on l'appelle grosse. L'expédition est aussi une copie de l'acte, mais distinguée de la simple copie, parce qu'elle est ordinairement en parchemin. Il y a cependant aussi des expéditions en papier, mais elles sont encore distinguées des simples copies, soit parce qu'elles sont sur du papier différent, soit parce qu'elles sont tirées sur la minute ; au lieu qu'une simple copie d'un acte devant notaire, n'est ordinairement tirée que sur une expédition : il y a pourtant des copies collationnées à la minute.

ABONDAMMENT, BEAUCOUP, BIEN, (Grammaire) adverbes relatifs à la quantité. Bien, à la quantité du qualificatif, ou au degré de la qualité. Il faut être bien vertueux ou bien froid pour résister à une jolie femme. On peut mettre bien de la sagesse dans ses discours, et bien de la folie dans ses actions. Beaucoup, à la quantité ou numérique ou commensurable, ou considerée comme telle. Beaucoup de gens n'aiment point, ne sont point aimés, et se vantent cependant d'avoir beaucoup d'amis. On ne peut avoir beaucoup de prétentions sans rencontrer beaucoup d'obstacles. Abondamment, à la quantité des substances destinées aux besoins de la vie : La fourmi ne seme point, et recueille abondamment. Il se joint ici à la quantité de la chose, une idée accessoire de l'usage. Copieusement est presque technique, et ne s'emploie que quand il s'agit des fonctions animales. Ce malade a été sauvé par une évacuation de bîle très-copieuse. J'ai dit que la quantité à laquelle beaucoup avait du rapport, était considerée comme susceptible de mesure ; c'est pourquoi l'on dit beaucoup de dévotion : d'où l'on voit encore que beaucoup exclut l'article le, et que bien l'exige ; car on dit aussi bien de l'humeur.