S. m. (Le jeu du) ce jeu a beaucoup de rapport à celui du hoc, on y joue depuis trois jusqu'à six. Lorsque l'on est six, les cartes sont au nombre de trente-six ; mais si l'on n'était que trois ou quatre on ôterait les six, et le jeu ne serait que de trente-deux.

Après avoir Ve à qui fera, celui qui doit mêler ayant fait couper à sa gauche, donne à chacun des joueurs cinq cartes, par deux et trois ; il y a de l'avantage d'avoir la main. Pour la commodité des joueurs, ils doivent prendre chacun un enjeu qui est ordinairement de vingt jetons et de quatre fiches, qui valent cinq jetons chacune, et dont on met la valeur si haut et si bas qu'on veut.

On a ensuite six poques, voyez POQUES, dans lesquels on met d'abord un jeton chacun, puis celui qui a mêlé ayant distribué, comme nous avons dit plus haut, en tourne une sur le talon, et si c'est une de celles qui sont marquées sur les poques ; par exemple, s'il tourne un as, un roi, une dame, etc. il tirera les jetons qui sont dans le poque marqué de la carte tournée.

Après cela chacun voit son jeu, et examine s'il n'a point poque, voyez POQUE ; et si celui qui est à parler l'a, il doit dire je poque d'un jeton, de deux, ou davantage, s'il veut ; et si ceux qui le suivent l'ont aussi, ils peuvent tenir au prix où est porté le poque, ou bien renvier de ce qu'ils veulent, ou l'abandonner, sans s'exposer au risque de payer le renvi, s'ils le perdaient après que les renvis ont été faits ; chacun dit quel est son poque, et le met bas ; et celui qui a le plus haut gagne, non-seulement tout ce qui est dans le poque, mais encore tous les renvis qui ont été faits ; quand quelqu'un des joueurs dit je poque de tant, et que personne ne répond rien là-dessus, soit qu'on n'ait pas poque, ou qu'on l'ait trop bas, le joueur qui a parlé le premier lève le poque, sans être obligé de montrer son jeu. Le poque de trois cartes emporte celui de deux ; celui de quatre, celui de trois, etc. encore que le poque de moins de cartes fût beaucoup supérieur par sa valeur.

Lorsque le poque est levé, on voit dans son jeu, si l'on n'a point l'as, le roi ou la dame de la couleur de la carte qui tourne, et celui des joueurs qui a l'une ou l'autre, ou plusieurs à la fais, lève les poques marqués aux cartes qu'il en a, et ceux qui ne sont pas levés restent pour les coups suivants.

Il faut observer que pour bien jouer les cartes au poque, on doit toujours s'en aller de ses plus basses, parce qu'il arrive souvent que ne pouvant rentrer en jeu, elles resteraient en main et feraient payer à celui qui les aurait, autant de jetons à chaque joueur, qu'elles marqueraient de points.

Il est prudent de se défaire aussi des as d'abord qu'on le peut ; on doit les jouer avant toute autre, parce qu'on ne risque pas pour cela de perdre la primauté à cause qu'on ne peut en mettre de plus hautes, et jouer ensuite ses cartes autant de suite qu'on le peut, comme par exemple, sept, huit, neuf, etc.

Supposez donc qu'on commence à jouer par un sept, on dira sept, huit, si on a le huit de la même couleur ; autrement il faudra dire, sept sans huit. Et celui qui a le huit de cette même couleur continue de jouer le neuf de la même couleur, s'il l'a, et autrement, il dit sans neuf, et ainsi des autres ; si tous les joueurs se trouvent n'avoir point la carte appelée, celui qui a joué le premier joue la carte de son jeu qu'il veut, et la nomme de la même manière ; ce qui se fait de la sorte jusqu'à ce qu'un des joueurs se soit défait de toutes ses cartes ; et celui qui l'a fait le premier tire un jeton de chaque carte que les joueurs ont en main, lorsqu'il a fini ; ce qui n'empêche pas que celui qui en a davantage ne paye encore à chaque joueur, autant de jetons qu'il a de cartes en main.

POQUE, au jeu qui porte ce nom, est le sixième et le dernier des cassetins qui est marqué poque.

Poque se dit encore à ce jeu, c'est deux, trois, quatre cartes, de même espèce et de même valeur, comme trois as, trois rais, et ainsi des autres cartes jusqu'aux plus basses ; l'as étant la première et la plus haute de toutes à ce jeu.

Poque de retour, au jeu de poque, se dit de trois cartes de même espèce et de même valeur, dont on n'a que deux en main, et la troisième en retourne ; celui qui aurait, par exemple, deux sept en main et un de retourne, gagnerait deux as en main, et ainsi des autres cartes, d'où l'on voit que poque de retour vaut mieux que poque d'as même.

Poques au jeu de ce nom, ce sont des espèces de petits coffrets ou cassetins de la grandeur d'une carte, et fort bas de bord, que l'on marque selon l'ordre dans lequel ils sont arrangés, par as, roi ou dame, etc. dans ces petits coffrets qui sont sur la table au nombre de six, on met chacun un jeton.