S. m. (Botanique) symphitum ; genre de plante à fleur monopétale, dont la forme approche de celle d'un entonnoir oblong, ou en quelque façon de celle d'une cloche. Le pistil sort d'un calice découpé presque jusqu'à sa base, attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, et entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences ressemblantes à des têtes de viperes. Ces semences se mûrissent dans le calice qui s'agrandit. Tournefort, inst. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

CONSOUDE, (grande) Mat. méd. et Pharmac. ce n'est presque que la racine de cette plante qui est employée en Médecine.

Elle contient beaucoup de mucilage, qui est sa partie utîle et vraiement médicamenteuse.

Les anciens auteurs avaient attribué à la racine de cette plante je ne sai quelle vertu agglutinative, styptique, ou vulnéraire, par laquelle ils la croyaient propre à arrêter toute sorte d'hémorragie, soit interne soit externe, à consolider les plaies, à réduire les hernies, à fortifier les ligaments des articulations distendus ou relâchés par des luxations, à hâter même la réunion des os : il s'en trouve même qui ont avancé que cette racine cuite avec différents morceaux de viande, les réunissait en un seul.

Sennert rapporte que cette plante était en recommandation parmi les filles de son pays, ad sophisticationem virginitatis ; mais c'est une assez mauvaise ressource en ce cas.

L'usage de cette plante est cependant d'une utilité réelle dans l'hémophtisie, la dyssenterie, le pissement de sang, les ulcères des reins et de la vessie, certains dévoiements, etc. mais c'est comme mucilagineuse, c'est-à-dire adoucissante ou relâchante ; car la vertu inviscante ou incrassante attribuée à certains remèdes, et notamment aux mucilages, est une pure chimère. Voyez INCRASSANT. On ordonne la racine de consoude, dans les cas que nous venons de rapporter, en décoction très-légère, soit seule, soit avec quelques matières farineuses ou douces, comme le ris, la réglisse, etc. La précaution de ne la faire bouillir qu'un instant est essentielle ; car une ébullition trop forte en extrairait un mucilage trop abondant et trop visqueux, qui non-seulement en rendrait la boisson très-désagréable au malade, mais même qui fatiguerait son estomac.

On peut employer aussi avec succès extérieurement cette racine réduite en poudre, dans les cataplasmes émolliens, relâchans, et légèrement discussifs.

On trouve dans les boutiques un syrop simple et un syrop composé de grande consoude. Voici la préparation du dernier qui est de Fernel.

Prenez des racines et des sommités de grande et de petite consoude, de chacune trois poignées ; de roses rouges, de la bétoine, du plantain, de la Pimprenelle, de la renouée, de chaque deux poignées ; de la scabieuse, du pas-d'âne, de chaque deux poignées : tirez le suc de toutes ces plantes et l'épurez, puis mêlez-y deux livres et demie de sucre blanc, et le cuisez en syrop selon l'art.

Ce syrop est plus usité que le simple, qui se fait avec la décoction de racine de consoude seule. Voyez SYROP SIMPLE.

Le syrop de consoude composé est réellement astringent ; propriété qu'il doit à plusieurs de ses ingrédiens qui possèdent cette vertu, comme le plantain, la renouée, etc.

La racine de consoude entre dans les compositions officinales suivantes de la pharmacopée de Paris ; savoir, les pilules astringentes ; la poudre contre l'avortement, l'emplâtre contre la rupture, le baume oppodeldoc. Ses feuilles, aussi-bien que sa racine, entrent dans l'eau vulnéraire. Ses feuilles entrent dans le baume des fioraventi, dans le baume vulnéraire. Le suc de la plante entre dans l'emplâtre oppodeldoc. (b)