Peu de médecins ont eu l'occasion d'observer le trichiasis, ou l'évacuation de poils avec l'urine, et bien moins encore le retour périodique de ce désordre : pour moi j'en ai Ve cependant un exemple mémorable dans le fils d'un homme de distinction, qui fut affligé pendant plus de quatre ans d'un trichiasis, lequel revenait tous les quinze jours, avec difficulté d'uriner, et d'un si grand mal-aise par-tout le corps, qu'il avait de la peine à demeurer dans le lit.

Chaque poil était quelquefois de la longueur d'un demi-doigt, et quelquefois aussi de la longueur d'un doigt entier : mais ils étaient si couverts et si enveloppés de mucosité, que rarement les voyait-on à nud. Chaque paroxysme lui durait environ quatre jours ; et quoique dans ce temps il rendit toujours son urine avec peine, il passait les jours intermédiaires sans douleur, et sans rendre de poils avec les urines, jusqu'à-ce qu'il revint un nouveau paroxysme. (D.J.)

TRICHIASIS, terme de Chirurgie ; maladie des paupières, causée par des poils qui rentrent en-dedans. Ce mot vient de , piles, poil.

Ce dérangement des cils excite une douleur vive qui est suivie d'inflammation, d'un écoulement continuel des larmes, et souvent d'ulcères de l'oeil. Tous ces symptômes augmentent considérablement la cause dont ils dépendent ; et sont souvent cause de la perte de la vue.

La cure de cette maladie doit commencer par l'administration des remèdes généraux, si l'on juge qu'il en soit besoin. On se sert d'une fomentation émolliente pour tâcher d'humecter et de ramollir les bords des paupières, ce qui peut faire changer la disposition défectueuse des cils.

Si ces remèdes sont inutiles, il faut, avec une petite pincette, arracher les uns après les autres les cils qui piquent l'oeil. Cet organe n'étant plus piqué, la fluxion s'apaisera plus tôt, et on aura le temps de rétablir le bord des paupières avant que les cils aient repoussé. Voyez le traité des maladies des yeux, de Me Antoine Maitre-Jan, chirurgien.

On a aussi donné le nom de trichiasis à une maladie de la vessie, dans laquelle on rend les urines épaisses et chargées de filaments semblables à des poils. Voyez le comment. de Gal. sur l'aph. 76. sect. iv. d'Hippoc. (Y)