Chimie

(Docimasie) poids fictif usité en Angleterre. Voyez POIDS.
(Chimie) Paracelse et ses disciples ont donné à ce mot différentes significations ; ils l'ont employé surtout pour exprimer la force, la puissance d'un agent, etc. ou pour désigner les parties d'un corps dans lesquelles résident proprement leur efficacité ou leur vertu médicinale. C'est dans le premier sens que Paracelse emploie ce mot dans les expressions suivantes, ens Dei, ens astrorum, ens naturale, etc. qui sont familières à cet auteur ; et dans le second, qu'il faut prendre l'ens primum des minéraux, des animaux, des végétaux, et l'ens appropriatum de ces derniers.

v. (Chimie, Arts et Métiers) Etamer n'est autre chose qu'appliquer une lame légère d'étain sur un autre métal ; ce qui est la même chose que souder. Voyez l'article SOUDURE. Les Chauderonniers se servent d'un alliage composé de deux parties d'étain et d'une partie de plomb, pour étamer les ustensiles de cuisine qui sont de cuivre. Pour cet effet, on avive la pièce qu'on veut étamer, c'est-à-dire qu'on la racle avec un racloir ou instrument de fer tranchant, arrondi par le bout et arrêté dans un manche de bois assez long ; on fait chauffer la pièce après qu'elle a été avivée ; on y jette de la poix-résine, et ensuite l'étain fondu, que l'on frotte et étend avec une poignée d'étoupes.

adj. (Docimasie) se dit d'un essai qui est recouvert de ses scories, parce qu'on n'a pas eu soin de donner ou de soutenir le feu dans un degré convenable, ou qu'on a donné froid mal-à-propos : alors il ne bout plus et ne fume plus, parce qu'il n'a plus de communication avec l'air extérieur ; et c'est-là l'origine de sa dénomination. L'essai est fort sujet à devenir étouffé, quand il est mêlé d'étain. On dit encore dans le même sens, l'essai est noyé. Voyez ce mot. On remédie à ces deux inconvénients en donnant très-chaud, et mettant un peu de poudre de charbon sur la coupelle. Voyez ESSAI. Article de M. DE VILLIERS.

v. act. (Docimasie) ou faire fumer une coupelle, se dit de la dessiccation qu'on lui donne en la mettant renversée sous la moufle une heure avant que d'y mettre le régule, si elle est faite de cendres de bois, parce qu'il y reste presque toujours une petite portion d'alkali qui attire l'humidité de l'air. Celles qui sont faites de cendres d'os d'animaux, ne veulent pas être recuites pendant si longtemps, parce qu'elles ne retiennent pas l'humidité aussi fortement ; elles ne contiennent que celle qui se répand assez uniformément dans tous les corps environnés de l'atmosphère, qu'elles prennent à la vérité en assez grande quantité par leur qualité d'absorbans. On peut constater la présence de l'humidité dans les coupelles, par la distillation ; mais ce n'est pas pour la leur enlever seulement qu'on les évapore, c'est encore pour dissiper quelques portions de phlogistique qui peut y être, soit de la part des liqueurs mucilagineuses, avec lesquelles on pelote la cendrée pour l'humecter, ou des petites molécules de charbon que la calcination n'aura pu détruire : ainsi faute d'évaporer la coupelle, il peut arriver ou que le plomb soit enlevé par petites gouttes, par l'expansion des vapeurs aqueuses sortant avec impétuosité de la coupelle, ou réduit par le phlogistique qu'il y trouve ; ce qui occasionnant une effervescence et un boursoufflement, fait fendre la coupelle. Quand les vapeurs sont en petite quantité, le plomb ne fait que se trémousser et changer de place ; en sorte qu'il se répand quelquefois. Voyez COUPELLE et AFFINAGE, au mot ESSAI. Cet article est de M. DE VILLIERS.