(Histoire naturelle, Minéralogie) onyx, onychium, onychipuncta ; pierre précieuse ou agate qui a très-peu de transparence, dont la couleur ressemble à celle d'un ongle ou de la corne, mais qui est remplie de raies d'une couleur différente de celle du fond de la pierre ; ces raies sont ou noires, ou brunes, ou blanches, ou bleuâtres : elles sont presque parallèles les unes aux autres ; elles forment ou des cercles concentriques, ou des lignes qui traversent la pierre irrégulièrement.

On a donné différents noms à l'onyx, suivant les différents accidents qu'on y a remarqué ; c'est ainsi que l'on a appelé sardonyx une onyx dans laquelle on trouvait des raies ou des veines rouges comme la cornaline, ou jaunes comme la sardoine. On a nommé du nom d'agathonyx celle qui était mêlée avec des portions d'agate ordinaire, ou d'une autre couleur que la sienne. On a appelé jasponyx une onyx entremêlée avec du jaspe. On a appelé camée, camchuia ou memphites, une onyx composée d'une couche de couleur d'ongle, et d'une autre couche noire ou brune qui se distinguait de la première. On voit par-là que les anciens lithographes ont fait tout ce qu'ils ont pu pour embrouiller les choses, en multipliant les noms sans nécessité.

C'est sur des onyx que les anciens faisaient ces belles gravures en relief que nous appelons camées ; les couches ou zones de différentes couleurs qui sont dans ces pierres, les mettaient en état de graver en relief une figure d'une couleur qui paraissait comme collée sur un fond d'une autre couleur.

Les onyx se trouvent, ainsi que les agates, par masses détachées, ou comme de certains cailloux qui lorsqu'on les ouvre montrent dans leur intérieur des cercles concentriques ; il se trouve aussi dans les agates des parties qui sont onyx ; elles ne diffèrent du reste de l'agate que par le nom arbitraire que leur couleur accidentelle leur a fait donner.

L'onyx se trouve dans les Indes, dans l'île de Ceylan, dans le Levant ; L'Europe n'en manque point non plus, et il en vient de Bohème, d'Hongrie, d'Allemagne, etc. (-)

ONYX, (Littérature) Les anciens ont donné le nom d'onyx à deux sortes de pierres. La première, appelée autrement alabastrites, venait des carrières de la Carmanie, aujourd'hui le Kerman, province de Perse ; on en tirait aussi des montagnes d'Arabie, et l'on ne s'en servait d'abord, que pour mettre des essences et former des tasses ; c'est pourquoi Horace invitant Virgile à souper, lui dit :

Nardi parvus onyx eliciet cadum.

" Vous aurez du vin de Cades, en apportant une petite phiole d'essence ". L'usage d'employer cette pierre d'onyx pour renfermer les essences fit passer ce nom dans la suite à d'autres sortes de phioles et de boites. La seconde sorte d'onyx était la pierre précieuse polie et décrite à l'article précèdent.

Appien dit que tous les vases de Mithridate étaient d'onyx, et qu'après la défaite de ce roi du Pont, les Romains en trouvèrent dans une de ses villes un riche assemblage, au nombre de deux mille enrichis d'or, qui marchèrent à la suite de Pompée, entrant victorieux dans Rome, et augmentèrent l'éclat de son triomphe. Mais, quoi qu'en dise Appien, il n'est pas possible que tous les vases de Mithridate fussent d'une seule et même espèce, et l'on ne peut l'imaginer par rapport au véritable onyx, qui n'offre que très-rarement, et encore dans de petits morceaux, de ces accidents heureux, dont un artiste peut tirer parti pour faire un ouvrage singulier. Il est donc vraisemblable, que cet historien voulant nous donner une idée générale des vases qui faisaient la richesse de Mithridate, s'est cru permis de nommer indirectement tous ces vases, des vases d'onyx, parce que de même que les vases de cette dernière espèce, ils étaient tous diversifiés de couleur. (D.J.)

ONYX-AGATE, (Gravure en pierres fines.) On a Ve dans l'article minéralogique de l'onyx, qu'on a donné le nom d'agathonyx à cette pierre précieuse qui était mêlée avec des portions d'agate ordinaire, ou d'une autre couleur que la sienne ; il faut ici considérer avec M. Mariette, les agates-onyx par rapport à la gravure.

Ces pierres cachent sous une épaisseur blanche et assez mince, une masse noire, grise ou rougeâtre, qui parait sous cette espèce de peau, comme la chair au-travers de l'ongle, et que le graveur découvre pour peu qu'il enfonce son outil. De cette manière la gravure en creux prend de la couleur, elle se détache en brun sur un champ blanc ; et elle se trouve encore environnée d'un cercle brun qui lui sert comme d'une bordure ; car il faut supposer que l'agate aura été abattue en talus, et qu'il ne reste plus de blanc sur ses bords ; c'est ce qu'on ne manque gueres d'observer. Cependant quelqu'avantageusement que se présente une telle gravure, une agate-onyx réussit beaucoup mieux dans la gravure de relief, et c'est-là sa véritable destination.

Il doit se trouver dans une belle agate-onyx, entre quelques lits de différentes couleurs, un lit blanc également répandu dans toute l'étendue de la pierre ; mais pour produire un effet heureux, et dont on puisse tirer parti ; la couleur de chaque lit doit trancher net, et ne se point confondre avec la couleur voisine. Quand il en arrive autrement, et qu'une couleur en bait une autre, ainsi qu'on s'exprime en termes de l'art, c'est la plus grande imperfection qu'on puisse reprocher à une agate-onyx. Ses différents lits sont presque toujours disposés par couches, qui, suivant toute la ligne horizontale, se succédent les unes aux autres ; quelquefois, ce qui est plus rare, et ce qui est aussi plus agréable, le lit blanc circule dans la pierre et y décrit un cercle ou une ovale : mais lorsqu'avec cette précision et cette régularité de forme, les quatre couleurs, le noir, le blanc, le bleu, et le roussâtre, parfaitement distinctes et d'une égale épaisseur, se trouvent réunies dans la même pierre, et qu'elles marchent de compagnie sans aucune interruption, de la même manière que les couleurs de l'arc-en-ciel, et forment plusieurs ronds inscrits l'un dans l'autre, on peut dire que c'est une pierre sans prix. Les Romains connaissaient tout ce qu'elle valait. C'était Publius-Cornelius Scipion surnommé l'Africain, qui le premier, selon Pline, l. XXXVII. c. VIe avait mis chez eux cette pierre en honneur. Les plus régulières et les mieux colorées viennent de l'Inde. M. Crozat en possédait une admirable.

L'agate-onyx porte le nom de camée, lorsque la pierre est travaillée et que l'artiste y a gravé quelques figures. Quand une raie blanche traverse la pierre, ce qui vient de ce que l'agate-onyx, au lieu d'avoir été sciée horizontalement, l'a été verticalement ; par rapport à cette ligne, cette agate prend le nom d'agate-barrée. On ne comprend pas pourquoi les anciens ont souvent gravé sur cette dernière espèce d'agate, car elle n'est surement point faite pour plaire à l'oeil ; et ce qui est de plus important, les figures gravées s'y distinguent mal et paraissent même, s'il faut le dire, en quelque façon rompues et estropiées. Les agate-onyx sont taillées en talus ou en glacis sur le bord, on les appelle agate à biseau ; c'est une façon qu'on leur donne afin qu'elles se présentent avec plus de grâce. Si c'est le rouge qui fait le fond de l'agate-onyx, c'est alors une cornaline-onyx : et c'est une sardoine-onyx, lorsque le champ en est jaunâtre ou fauve. Mariette. (D.J.)

ONYX, terme de Chirurgie, maladie de l'oeil, connue en français sous le nom d'ongle ; c'est un amas de pus dans la chambre antérieure, entre l'iris et la cornée transparente ; c'est la suite d'un hypopyon qui s'est ouvert de lui-même au-dedans de l'oeil. Cette collection purulente fait une tache semblable au croissant qui est à la racine des ongles, ce qui lui a fait donner le nom d'ongle, onyx signifiant la même chose en grec. Voyez HYPOPYON. (Y)