S. f. terme de Chirurgie ; maladie des paupières, qui consiste dans l'inflammation de la membrane interne de ces parties vers le bord, accompagnée d'un écoulement de chassie âcre et prurigineuse, avec de petites pustules semblables à celles de la gale. Le mot de psorophtalmie est grec, et signifie proprement gale de l'oeil.

Cette maladie vient toujours de l'âcreté de la lymphe, elle est difficîle à guerir, surtout dans les vieillards, et lorsqu'elle est invétérée.

Si les ulcères prurigineux n'occupent que le bord des paupières, s'il y a peu d'inflammation, et qu'il n'y ait aucun indice de plénitude ni de cacochimie, on peut se contenter des remèdes externes ; mais dans ce cas, la maladie des paupières serait la suite d'une autre maladie, telle que la petite-verole pour laquelle on aurait administré les remèdes généraux. Hors des cas de cette nature, on doit prescrire au malade un régime doux et rafraichissant pour tempérer la chaleur et l'acrimonie du sang : le saigner s'il y a pléthore ; faire usage des purgations suivant le besoin ; et avoir recours au cautère ou au seton, quand la maladie est violente ou habituelle. Les bains domestiques sont aussi très-indiqués, et généralement tous les remèdes propres à humecter le sang, à fondre et à évacuer les humeurs, et à les détourner des paupières.

Dans le soupçon ou la certitude de l'existence de quelques vices, comme le vénérien, le scrophuleux, le scorbutique, il serait à-propos d'user des remèdes les plus propres à détruire le principe virulent.

A l'égard des remèdes topiques, on doit se servir d'abord des remèdes qui humectent et adoucissent ; tels que la décoction de racines de guimauve, de fleurs de camomille, de mélilot ; il faut prendre garde de trop relâcher, de crainte que les vaisseaux ne deviennent variqueux, et que la membrane ne se boursouffle de plus en plus par la perte de son ressort. Quinze grains de sel de saturne dans un demi-septier de décoction susdite, forme une lotion adoucissante et dessicative. Quand les paupières ne sont plus si dures ni si enflammées, on passe à des collyres détersifs et dessicatifs, tels que le donnent les eaux distillées de fenouil et de plantain, dans six onces desquelles on fait dissoudre un gros de sucre candi, et douze grains de vitriol blanc. L'onguent de tuthie est fort convenable dans ce cas. Les livres sont pleins de formules très-recommandées : ceux qui ont une vraie idée de la nature du mal et de son état, ne manquent point de remèdes pour remplir les différentes indications qu'il peut présenter. (Y)