S. m. pl. (Histoire ecclésiastique) anciens hérétiques ainsi appelés du nom de leur chef, Montan, qui faisait le prophète et avait à sa suite des prophétesses. Les Montanistes ne différaient que de nom des Phrygiens, des Cataphrygiens, des Quintiliens et des Pépuziens. Voyez chacun de ces mots à leur rang.

Les premiers Montanistes ne changèrent rien à la foi du symbole ; ils soutenaient seulement que le S. Esprit avait parlé par la bouche de Montan, et enseigné une discipline beaucoup plus parfaite que celle que les Apôtres avaient établie. En conséquence, 1°. ils refusaient pour toujours la communion à tous ceux qui étaient tombés dans des crimes, et croyaient que les ministres et les évêques n'avaient pas le pouvoir de la leur accorder. 2°. Ils imposaient de nouveaux jeunes et des abstinences extraordinaires, comme trois carêmes et deux semaines de xérographie, dans lesquelles ils s'abstenaient non-seulement de viande, mais encore de ce qui avait du jus. 3°. Ils condamnaient les secondes nôces comme des adultères ; 4°. Ils prétendaient qu'il était défendu de fuir dans les temps de persécution ; 5°. leur hiérarchie était composée de patriarches, de cenons et d'évêques, qui ne tenaient que le troisième rang. Leur secte a duré fort longtemps en Asie et en Phrygie, et quelques-uns d'eux sont accusés d'avoir adopté les erreurs de Sabellius sur le mystère de la Trinité. Montan et ses fausses prophétesses, malgré l'austérité qu'ils prêchaient à leurs sectateurs, avaient des mœurs très-corrompues ; les évêques d'Asie et ceux de l'occident en condamnèrent le fanatisme dès sa naissance, ce qui n'empêcha pas cette hérésie de pulluler et de produire les différentes branches dont on a déjà parlé. Dupin, Biblioth. des aut. ecclés. des trois premiers siècles.