S. m. (Grammaire et Théologie) en hébreu sopher, en grec, , est un nom fort commun dans l'Ecriture, et qui a plusieurs significations.

1°. Il se prend pour un écrivain, un secrétaire ; cet emploi était très-considérable dans la cour des rois de Juda. Saraïa sous David, Elioreph et Ahia sous Salomon, Sobna sous Ezéchias, et Saphan sous Josias, étaient revêtus de cet office. II. Reg. VIIIe 17, xx. 25, IV. Reg. xix. 2, xxxij. 8 et 9.

2°. Il signifie un commissaire d'armée qui fait la revue des troupes, qui en tient registre, qui en fait le dénombrement. Jérémie parle d'un scribe qui était chef ou prince des soldats, et qui leur faisait faire l'exercice, c. lij. 25. On en trouve aussi le nom employé en ce sens dans les Macchabées, l. I.

3°. Scribe se prend principalement pour un homme habile, un docteur de la loi, dont le ministère consistait à écrire et à interprêter l'Ecriture. Quelques-uns mettent l'origine de ces scribes sous Moïse ; mais leur nom ne parait pour la première fois que sous les juges. D'autres croient que David les institua ; et d'autres enfin, que comme il est rarement parlé des scribes avant Esdras, et beaucoup depuis lui, cette dignité était venue de la Chaldée ou de l'Assyrie, et qu'elle fut premièrement établie par les Juifs après leur retour de la captivité.

Quoi qu'il en sait, ces scribes ou docteurs de la loi, étaient fort en crédit et très-estimés chez les Juifs, où ils avaient le même rang que les prêtres et les sacrificateurs, quoique leurs fonctions fussent différentes ; celles des scribes étant uniquement d'étudier la loi, de l'enseigner et de l'expliquer.

Les Juifs en distinguaient de trois sortes ; 1°. ceux dont nous venons de parler, que l'on appelait proprement les scribes de la loi, et qui étaient les plus considérables ; leurs décisions étaient reçues avec un respect égal à celui qu'on portait à la loi de Dieu même. 2°. Ceux qu'on appelait proprement scribes du peuple, étaient une sorte de magistrats, tels qu'il y en avait aussi chez les Grecs. 3°. La dernière espèce de scribes étaient des notaires publics, ou des secrétaires du sanhedrin.

S. Epiphane et l'auteur des récognitions attribuées à S. Clément, comptent les scribes parmi les sectes des Juifs ; mais il est certain que les scribes ne formaient point de secte particulière, et qu'il y avait des scribes de toutes les sectes. Il parait seulement vraisemblable que du temps de J. C. où toute la science des Juifs consistait principalement dans les traditions pharisiennes, et dans l'usage qu'on en faisait pour expliquer l'Ecriture, que le plus grand nombre des scribes étaient pharisiens ; et on les voit presque toujours joints ensemble dans l'Evangile. Calmet, Dict. de la Bibl. t. III. lett. Ve p. 503.

SCRIBE, (Commerce) celui qui écrit. Il ne se dit guère à Paris que de ces écrivains qui écrivent chez eux pour le public, ou qui ont de petits bureaux en divers endroits de la ville, où ils fournissent tout ce qui est nécessaire pour écrire, comme plumes, papier, encre, cire à cacheter, etc. à ceux qui dans quelques occasions pressantes et subites sont obligés de dresser des mémoires ou d'écrire des lettres. Voyez ECRIVAIN.

Scribe. On nomme ainsi à Bordeaux deux des commis du bureau du convoi, qui font la plupart des écritures qui y sont nécessaires, et où ils demeurent tous les jours depuis huit heures du matin jusqu'à onze, et depuis deux heures de relevée jusqu'à cinq, pour enregistrer les déclarations des marchandises, charges des vaisseaux, tenir registres des bateaux ou vaisseaux qui entrent ou sortent, les droits qui sont dû., et expédier tous les actes nécessaires à ces diverses opérations. Voyez CONVOI.

Scribe est aussi le nom qu'on donne dans les bureaux de la comptablie de la même ville, à trois commis dont les fonctions sont de faire toutes les billettes sujettes au droit de sortie au menu, aussi-bien que toutes celles des sénéchaussées qui ne doivent rien ; ils reçoivent pareillement toutes les déclarations d'entrée de terre, c'est-à-dire tout ce qui arrive à Bordeaux par la Dordogne et par la Garonne. Voyez COMPTABLIE, MENU, BILLETTE, etc. Dictionnaire de Commerce.