S. m. (Histoire, Littérature) On nomme ainsi dans les académies ou compagnies littéraires, celui des académiciens sur qui tombe le sort pour être témoin et inspecteur du scrutin, ou pour y tenir la place d'un officier absent ; ainsi il peut y avoir plusieurs évangélistes à un scrutin.

EVANGELISTES, adj. masc. plur. (Histoire ecclésiastique et Théologie) terme particulièrement consacré pour désigner les quatre apôtres que Dieu a choisis et inspirés pour écrire l'évangîle ou l'histoire de Notre-Seigneur Jesus-Christ, et qui sont S. Matthieu, S. Marc, S. Luc, et S. Jean. Voyez EVANGILE.

Ce mot est composé d', bene, et d', j'annonce une nouvelle ; c'est-à-dire porteur de bonnes nouvelles. C'est dans ce sens que Cicéron dit à Atticus : ô suaves epistolas tuas uno tempore mihi datas duas : quibus evangelia quae reddam nescio, deberi quidem planè fateor.

Dans la primitive Eglise on donnait aussi le nom d'évangéliste à ceux qui annonçaient l'évangîle aux peuples, étant choisis pour cette fonction par les apôtres, qui ne pouvaient pas par eux-mêmes publier le christianisme par tout le monde. Mais ces évangélistes n'étaient point attachés à un troupeau particulier, comme les évêques ou les pasteurs ordinaires ; ils allaient par-tout où les envoyaient les apôtres, et revenaient vers eux quand ils s'étaient acquittés de leur commission : aussi était-ce une fonction extraordinaire qui a cessé avec celle des apôtres, à moins qu'on ne veuille leur comparer nos missionnaires. Voyez MISSIONNAIRES.

Quelques interpretes pensent que c'est dans ce sens que le diacre S. Philippe est appelé évangéliste dans les actes des apôtres, ch. xxj. Ve 8., et que S. Paul écrivant à Timothée, lui recommande (ch. IVe Ve 5.) de remplir les fonctions d'évangéliste. Le même apôtre, dans son épitre aux Ephésiens (ch. IVe Ve 11.), met les évangélistes après les apôtres et les prophetes. M. de Tillemont a employé le mot évangéliste dans le même sens. " Beaucoup de ceux qui embrassèrent alors la foi, dit cet auteur, remplis de l'amour d'une sainte philosophie, commencèrent à distribuer leurs biens aux pauvres, et ensuite allèrent en différentes contrées faire l'office d'évangélistes, prêcher Jesus-Christ à ceux qui n'en avaient pas encore entendu parler, et leur donner les livres sacrés des évangiles, etc. ". (G)

EVANGELISTES, (Jurisprudence) suivant l'ancien style du palais, sont ceux qui vérifient un procès ou un sac, pour connaître si les productions sont complete s, et si l'on n'y a rien ajouté ou retranché. Les notaires-secrétaires du roi près les cours de parlement, étaient autrefois ainsi nommés évangélistes, à cause qu'ils évangélisaient et vérifiaient les procès, tant ceux qui étaient apportés en la cour, que ceux qui se mettaient sur le bureau, en les conférant ou collationnant avec le procès ou extrait du rapporteur. Ils sont ainsi appelés dans le style du parlement de Toulouse, par Gabriel Cayron, liv. IV. tit. Xe pag. 670. On donne présentement ce nom aux conseillers qui font la fonction d'assistants près du rapporteur, pour vérifier s'il dit vrai. On nomme quelquefois deux rapporteurs pour une même affaire, et en ce cas le second est appelé évangéliste. Quand on rapporte un procès dans toutes les règles, il y a deux conseillers-assistants aux côtés du rapporteur, dont l'un tient l'inventaire, et l'autre les pièces ; et après que le rapporteur a exposé les faits et les moyens, l'un lit les clauses des pièces produites, l'autre les inductions qui en sont tirées. Dans les procès qui ont été vus des petits commissaires, les commissaires tiennent lieu d'évangélistes à l'égard du rapporteur, attendu qu'ils ont déjà Ve les pièces. On appelle aussi évangélistes à la chambre des comptes, les deux conseillers-maîtres qui sont chargés, l'un de suivre le compte précèdent, l'autre de vérifier les acquits, pendant qu'un conseiller-auditeur rapporte un compte. Voyez EVANGILE et EVANGELISER. (A)