MER, (Géographie) inferum mare. Les Romains voyant l'Italie entourée de la mer, excepté du côté des Alpes, distinguèrent cette mer par rapport à leur pays, en supérieure et en inférieure ; ils appelèrent inferum mare celle qui bat les côtes occidentales de leur presqu'ile, et superum mare, celle qui en lave l'autre côté. La mer inférieure s'étendait depuis la mer Ligustique, c'est-à-dire depuis la côte de Gènes jusqu'à la Sicîle ; c'est la même mer que quelques grecs appelaient méridionale, et tyrrhénienne.

Cette distinction en a produit une autre, que les Latins ont employée pour les arbres qui croissaient sur les montagnes de l'Apennin ; car comme cette chaîne de montagnes partage l'Italie en deux du nord au sud, de sorte qu'un des côtés de l'Apennin envoie ses rivières dans la mer supérieure, et l'autre les siennes dans la mer inférieure, et qu'en même temps il porte du bois à bâtir ; ils ont distingué les arbres qui croissent du côté de la mer Adriatique, par le nom de supernas, et ceux qui croissent du côté de la mer de Toscane, par le nom d'infernas. Pline, lib. XVI. cap. xix. dit que le sapin de ce dernier côté était préféré à celui de l'autre côté ; Romae infernas abies supernati praefertur. Vitruve, lib. II. cap. Xe emploie la même expression, et dit : infernates quae ex apricis locis adportantur, meliores sunt quàm quae ab opacis de supernatibus advehuntur. (D.J.)