(Géographie) ville d'Italie dans le Frioul, au comté de Goritz, avec un château. Cette ville, célèbre par sa mine de vif-argent, appartient à la maison d'Autriche ; elle est de tous côtés entourée de montagnes, à 7 lieues N. E. de Goritz, 10 N. de Trieste. Long. 31. 35. lat. 46. 16.

La riche mine de vif-argent que cette ville possède dans son propre sein, est une chose bien curieuse. L'entrée de cette mine n'est point sur une montagne, mais dans la ville même ; elle n'a pas plus de 120 ou 130 brasses de profondeur. On en tire du vif-argent vierge et du simple vif-argent, et c'était certainement autrefois une des plus riches mines du monde en ce genre ; car il s'y trouvait d'ordinaire moitié pour moitié, c'est-à-dire de deux livres une, et quelquefois même lorsqu'on en tirait un morceau qui pesait trois livres, on en trouvait encore deux après qu'il était raffiné. Le détail que Brown en a fait comme témoin oculaire, en 1669, mérite d'être lu.

Etant descendu dans cette mine par une échelle qui avait 89 brasses de long, il vit dans un endroit où l'on travaillait à la purification du vif-argent par le feu seize mille barres de fer, qu'on avait achetées dans la Carinthie ; on employait aussi quelquefois au même usage 800 barres de fer tout-à-la-fais, pour purifier le vif-argent dans seize fournaises ; on en mettait 50 dans chaque fournaise, 25 de chaque côté, 12 dessus et 13 au-dessous ; le produit était tel, que M. Brown vit emporter un jour 40 sacs de vif-argent purifié pour les pays étrangers, objet de 40 mille ducats. On en envoyait jusqu'à Chremnitz, en Hongrie, pour s'en servir dans cette mine d'or ; chaque sac pesait 315 livres. Il y avait encore alors dans le château trois mille sacs de vif-argent purifié en réserve ; enfin, à force d'exploitations précipitées, on a presque épuisé la mine et le bois nécessaire pour le travail. (D.J.)