(Géographie) en grec ; île de l'Archipel vers la mer de Candie. C'est une de ces îles qui faisaient partie du duché de Naxie, sous les princes des maisons de Sanudo et de Crispo. Strabon nous apprend que le premier nom de l'île de Nanfio a été Membliaros, nom qui lui vint de Membliarès, parent de Cadmus, qui s'établit à Thera, au lieu de suivre les aventures de ce héros. Nanfio ne fut appelée Anaphé qu'à l'occasion des Argonautes, qui la découvrirent après une tempête horrible qui les jeta au fond de l'Archipel. La découverte ne fut pas grande, car l'île n'a que 16 milles de tour, point de port, et des montagnes toutes pelées ; elles fournissent cependant de belles sources, capables de porter la fécondité dans les campagnes, pour peu qu'on sut les employer utilement.

Les habitants de Nanfio sont tous du rit grec, et soumis à l'évêque de Siphuo ; on n'y voit ni turcs ni latins ; le cadi et le vaivode sont ambulants. En 1700 ils payèrent cinq cent écus pour toutes sortes de droits, la capitation n'y étant qu'à un écu et demi par tête. Leur fainéantise est blâmable, et tout leur négoce consiste en oignons, en cire et en miel ; ils n'ont de vin et d'orge que pour leur entretien. Quant au bois, il n'y en a pas assez pour faire rôtir les perdrix qu'on y pourrait manger ; la quantité de cette espèce de gibier est si prodigieuse, que pour conserver les blés, on amasse par ordre des consuls tous les œufs qu'on peut trouver vers les fêtes de Pâques, et l'on convient qu'ils se montent ordinairement à plus de dix ou douze mille. On les met à toutes sortes de sausses, et surtout en omelettes ; cependant malgré cette précaution, on ne peut pas faire un pas dans l'île sans voir lever des perdrix. La race en est ancienne ; elles sont venues d'Astypalia ou Stampalia, s'il en faut croire Hégésander. Un habitant d'Astypalia n'en porta qu'une paire à Anaphé, mais elle multiplia prodigieusement, c'est depuis ce temps-là qu'on s'est avisé d'en casser les œufs. Longit. 43. 55. lat. 36. 15. (D.J.)