S. m. (Mythologie) dieu des payens, singulièrement revéré par les Grecs et par les Romains, qui le regardaient comme le chef des muses, l'inventeur des beaux arts, et le protecteur de ceux qui les cultivent. Cicéron distingue quatre Apollons : le premier et le plus ancien fut fils de Vulcain : le second naquit de Corybas, dans l'île de Crète : le troisième et le plus connu, passe pour fils de Jupiter et de Latone, et pour frère de Diane ; il naquit à Délos, ou vint de Scythie à Delphes : le quatrième naquit parmi les Arcadiens, dont il fut le législateur, et s'appela Nomios. Sur les plaintes des divinités infernales à qui Esculape, fils d'Apollon, ravissait leur proie, guérissant les malades par ses remèdes, et ressuscitant même les morts, Jupiter ayant foudroyé l'habîle médecin, on dit qu'Apollon vengea la mort de son fils sur les Cyclopes qui avaient forgé les foudres, et les détruisit à coups de flèches ; et que Jupiter courroucé de cette représaille, le chassa du ciel. Apollon chassé du ciel, s'en alla garder les troupeaux d'Admete, passa du service d'Admete à celui de Laomédon, s'occupa avec Neptune à faire de la brique, et à bâtir les murs de Troie, travail dont les deux dieux ne furent point payés ; et il erra quelque temps sur la terre, cherchant à se consoler de sa disgrace par des aventures galantes avec des mortelles aimables, dont ce dieu du bel esprit n'eut pas toujours lieu d'être satisfait. Apollon fut dieu de la lumière au ciel, et dieu de la poésie sur la terre. Tandis qu'il servait Admette, Mercure, qui n'était encore qu'un enfant, le séduisit par le son de sa flute, et détourna le troupeau qu'Admete lui avait confié ; Apollon, au sortir de l'enchantement où l'avaient jeté les sons de Mercure, s'apercevant du vol, courut à son arc pour en punir Mercure : mais ne trouvant plus de flèches dans son carquois, il se mit à rire de la finesse du jeune fripon qui les lui avait encore enlevées.