S. f. (Grammaire et Art militaire) ce que l'état donne au soldat par jour pour prix de son service.

PAYE DE LA MILICE ROMAINE (Art militaire des Romains) solde en argent que la république donnait par jour à chaque soldat, cavalier ou centurion romain.

L'Histoire nous apprend que jusqu'à l'an de Rome 347, tous les citoyens romains avaient été à la guerre à leurs dépens ; il fallait que chacun tirât de son petit héritage de quoi subsister, tant en campagne que pendant le quartier d'hiver ; et souvent quand la campagne durait trop longtemps, les terres, surtout celles des pauvres plébéïens, demeuraient en friche. De-là étaient venus les emprunts, les usures multipliées par les intérêts, et ensuite les plaintes et les séditions du peuple. Le sénat, pour prévenir ces désordres, ordonna de lui-même et sans qu'il en fût sollicité par les tribuns, que par la suite les soldats seraient payés des deniers du public, et que pour fournir à cette dépense, il se ferait une nouvelle imposition dont aucun citoyen ne serait exempt. Trais ans après, l'an de Rome 350, on assigna une solde particulière pour les gens de cheval, et ce fut la première fois que la cavalerie commença à être payée des deniers publics. A l'égard des alliés, ils étaient obligés de servir sans solde, mais on leur fournissait le blé et l'orge gratis.

La paye d'un fantassin était deux oboles par jour, c'est-à-dire trois sols romains, selon l'estimation de Juste-Lipse. Les centurions avaient double solde, et les cavaliers recevaient une drachme valant 20 sols romains. Les troupes sur cette paye étaient obligées de se nourrir et de se fournir d'habits, ensorte, dit Polybe, que si les soldats recevaient quelque chose du questeur, on ne manquait pas de le rabattre sur leur paye. Dans la suite, environ l'an 600 de Rome, C. Sempronius Gracchus pendant son tribunat, fit une loi par laquelle on fournit aux troupes des habits sur le trésor public. Jules-César qui avait besoin de soldats pour ses vues ambitieuses, leur fit de nouvelles faveurs. Enfin Auguste porta la solde des fantassins à un denier, et donna le triple aux cavaliers. Tirons une réflexion de ce détail.

Un soldat romain avait donc un denier par jour sous Auguste, c'est-à-dire sept sols et demi d'Angleterre. Les empereurs avaient communément vingt-cinq légions à leur solde, ce qui, à raison de cinq mille hommes par légion, fait cent vingt-cinq mille hommes. De cette manière la paye des soldats romains n'excédait pas la somme de 16 cent mille livres sterlings. Cependant le parlement d'Angleterre dans la guerre de 1700, accordait communément deux millions 500 mille livres sterlings pour la solde de ses troupes, ce qui fait 200 mille livres sterlings au-delà de la dépense de Rome. Il est vrai que les officiers romains recevaient une très-petite paye, puisque celle du centurion était seulement le double de la paye d'un soldat, qui d'ailleurs était obligé de se fournir d'habits, d'armes et tentes, objets qui diminuaient considérablement les autres charges de l'armée : tant ce puissant gouvernement dépensait peu en ce genre, et tant son joug sur le monde entier était facîle à supporter ! Cette réflexion nous semble d'autant plus vraie, que l'argent après la conquête de l'Egypte parait avoir été à Rome en aussi grande abondance qu'il peut l'être à-présent dans les royaumes les plus riches de l'Europe. (D.J.)

PAYE, s. f. (Poids) poids dont la pesanteur est du double du clain ; on évalue le clain à douze grains de ris : ainsi la paye pese 24 grains.

PAYE, (Monnaie) monnaie courante à Ormus dans le Sein Persique. Elle vaut dix besorch ou liards du pays, qui sont de petites espèces de monnaies d'étain ; quatre payes font le sourdis.