S. m. en terme de Fortification, c'est une partie avancée du flanc vers l'épaule du bastion, qui est arrondie, et qui sert à couvrir le reste du flanc. Lorsque cette partie avancée est terminée par une ligne droite, on la nomme épaulement. Voyez ÉPAULEMENT.

On fait des orillons arrondis, afin de couvrir davantage le flanc, de rendre les angles qui sont exposés aux batteries des ennemis plus forts, et qu'il y ait moins de parties qui puissent être battues perpendiculairement par une même batterie. On ne fait des orillons qu'aux places revêtues de maçonnerie, parce que la terre a trop peu de solidité pour qu'ils puissent se soutenir longtemps.

Les Ingénieurs avancent plus ou moins leur orillon. M. de Vauban l'avance de 5 taises, et M. de Coéhorn de 24, devant son flanc haut, pour le mieux garantir des coups croisés. L'orillon de cet illustre ingénieur est une tour de pierre, avec un souterrain où il fait des casemates pour 6 pièces de canon, lesquelles défendent le fossé et la face du retranchement de maçonnerie qu'il fait dans son bastion.

Pour tracer l'orillon, suivant M. le maréchal de Vauban, il faut diviser le flanc C D C Pl. I. de Fortif. fig. 7. en trois parties égales. Sur le milieu C I du tiers du flanc, vers l'épaule du bastion, on élévera une perpendiculaire O K indéfinie, en dedans le bastion, et au point C, extrémité de la face A C, une autre perpendiculaire C K, qui coupe la première dans un point K. De ce point pris pour centre, et de l'intervalle K C, on décrira un arc C I qui donnera la partie antérieure de l'orillon. On posera ensuite l'angle à l'angle flanqué et au point I, et l'on tirera dans cette position en dedans le bastion, la ligne I H, à laquelle on donnera 5 taises : cette ligne se nomme le revers de l'orillon, ou la droiture de l'épaule. Si l'on veut ensuite décrire le flanc couvert, on prolongera la ligne de défense A O de 5 taises, jusqu'en G, on tirera H G, sur laquelle on décrira un triangle équilatéral L G H, puis du point L pris pour centre, et de l'intervalle L G ou L H, on décrira l'arc G P H, qui sera le flanc couvert.

Le parapet de l'orillon doit être plus épais que les autres parapets, et il doit être en ligne droite en dedans, à moins que l'orillon ne soit extrêmement grand, comme celui de M. de Coéhorn. A l'égard de la droiture de l'épaule, elle ne doit avoir qu'un petit parapet de maçonnerie d'un pied d'épaisseur.

On pratique dans le revers de l'orillon, des portes secrètes appelées poternes, qui conduisent les soldats de la ville dans le fossé, par un souterrain pratiqué dans l'intérieur du rempart. Voyez POTERNES.

Par la construction de l'orillon il y a une partie du flanc couvert, proche le point H, qui ne peut être vue de la contrescarpe de la place. Elle est suffisante pour y pratiquer une embrasure, dont le canon sert beaucoup à la défense du passage du fossé et du pied de la breche. (Q)

ORILLON, en terme d'Eguilletier, sont des bouffettes de soie ou de laine, prises au bout d'un ruban de laine, par le moyen d'un ferret à embrasser. Voyez FERRET et EMBRASSER. Les orillons, ainsi nommés de l'endroit où ils se placent, servent à orner les oreilles des chevaux.

ORILLONS, s. m. pl. (Soierie) machines mouvantes au moyen d'une coulisse, qui sert à élever ou baisser la banquette ; on appelle ces orillons, orillons de dessus ; les orillons de derrière sont des espèces de tasseaux creusés, qui supportent les ensuples de chaîne et de poil.