(Fortification) ordre dans lequel la légion se mettait ordinairement en bataille sur plusieurs lignes, tant pleines que vides, ou avec des intervalles entre chaque corps de troupes égaux au front de ces troupes. C'est ce qu'on appelait aussi être rangé en échiquier.

Cet ordre n'était pas toujours celui sur lequel on mettait la légion en bataille ; les consuls le changeaient suivant les différentes circonstances. Les deux premières lignes s'enchâssaient souvent l'une dans l'autre : alors on combattait en ligne pleine, comme le conseille M. le maréchal de Puységur. Les triaires servaient de corps de réserve pour soutenir la ligne pleine. Voyez sur ce sujet les mémoires militaires de M. Guischardt, ouvrage dans lequel on trouve des notions et des éclaircissements sur la tactique des anciens, qu'on chercherait inutilement ailleurs. (Q)

QUINCONCE, s. m. (Jardinage) On prononce quinconge, mot dérivé du latin quinquunx, qui a cinq onces ou parties. C'est un plant d'arbres qui a été disposé dans son origine en quatre arbres formant un carré, avec un cinquième au milieu : de sorte que cette disposition répétée compose un bois planté en symétrie, et qui Ve sur les angles forme des allées égales et parallèles. C'est de cette sorte de quinconce que parlent Ciceron dans son cato major, et Quintilien, liv. VIII. ch. IIIe

Aujourd'hui la figure d'un quinconce est un plant d'arbres posés en plusieurs rangs parallèles, tant pour la longueur que pour la largeur. Le premier du second rang commence au centre du carré qui se forme par les deux premiers arbres du premier rang, et les deux premiers du troisième ; il n'y a point d'arbres au milieu. Lorsque ce quinconce est maillé, et qu'on regarde ces allées par le flanc, il forme un échiquier parfait. C'est ainsi qu'est le quinconce qui est vis-à-vis des Invalides à Paris, et celui du jardin de Marly.

La beauté d'un quinconce consiste en ce que les allées s'alignent et s'enfilent l'une dans l'autre, et se rapportent juste. On ne met ni palissades ni broussailles dans ce bois ; mais on y seme quelquefois sous les arbres des pièces de gazon, en conservant des allées ratissées, pour former quelques desseins. (D.J.)