S. m. (Histoire moderne) est une sorte de voiture très-connue, et dont l'usage est ordinaire. Voyez CHAR, TIRAGE, TRAINEAU, etc.

Il y a plusieurs sortes de chariots, suivant les usages différents auxquels on les destine.

Plus les roues du chariot sont grandes et ont de circonférence, plus le mouvement en est doux ; et plus elles sont petites et pesantes, plus il est rude et donne des secousses. En effet, on peut regarder la roue d'un chariot comme une espèce de levier, dont le point d'appui est sur le terrain. Le moyeu ou centre de la roue décrit à chaque instant un petit arc de cercle autour de ce point d'appui : or ce petit arc, toutes choses d'ailleurs égales, est d'autant plus courbe que le rayon en est plus petit ; donc le chemin du chariot sera d'autant plus courbe et plus inégal que le rayon de la roue sera plus petit. Il y a donc de l'avantage à donner aux roues un grand rayon, lorsqu'on veut que les chariots soient doux et ne cahotent point ; mais d'un autre côté, plus un chariot est élevé, plus il est sujet à verser, parce que le centre de gravité a un espace moins courbe à décrire pour sortir de la base. Voyez CENTRE DE GRAVITE. Delà il résulte qu'il faut donner aux roues des chariots une grandeur moyenne, pour éviter le plus qu'il est possible ces deux inconvéniens. C'est à l'expérience à déterminer cette grandeur.

M. Couplet nous a donné, dans les mém. de l'académie de 1733, des réflexions sur les charrais, les traineaux, et le tirage des chevaux. Voyez ce mémoire et TIRAGE. Voici, ce me semble, un principe assez simple pour déterminer en général l'effort de la puissance. On peut regarder la roue comme un levier dont le point d'appui est l'extrémité inférieure qui appuie sur le terrain. Le centre ou moyeu de ce levier peut se mouvoir horizontalement en décrivant à chaque instant autour du point d'appui un petit arc circulaire qu'on peut prendre pour une ligne droite. Le chariot participe à ce mouvement progressif, et il a de plus, ou du moins il peut avoir un mouvement de rotation autour de l'axe qui passe par le centre ou moyeu de la roue. La question se réduit donc à celle-ci : soit (fig. 3. Mécan. n°. 4.) un levier ABC, fixe en A, et brisé en B, en sorte que la partie CB puisse tourner autour de C. Il est visible que A B représentera le rayon de la roue, B le moyeu, et B C le chariot : il s'agit de savoir quel mouvement la puissance P, agissant suivant P O, communiquera au corps ABC.

Sait A B = a, B C = b, B O = c, x le mouvement de rotation du point B autour de A, y le mouvement de rotation du point C autour de B : on aura pour la force totale ou quantité de mouvement du chariot BC, (abstraction faite de la quantité de mouvement de la roue, que nous négligeons ici) C B X x + C B X y/2 et cette quantité doit être = à P. De plus, la somme des moments de tous les points du chariot B C, par rapport au point A, doit être égale au moment de la puissance P, par rapport au même point. (Voyez DYNAMIQUE, LEVIER, ÉQUILIBRE, CENTRE DE GRAVITE.) Or, un point quelconque du chariot, dont la distance au point C serait z, aurait pour quantité de mouvement (x + y z/b) d z ; et pour moment (x + y z/b) d z X (z + a), dont l'intégrale est x b b/2 + x a b + y b3/3 b + y a b2/2 b : faisant donc cette quantité égale au moment P x (B O + BA), on aura les deux équations :

P = b x + b y/2,

P c + P a = b b x/2 + x a b + y b3/3 b + y a b2/2 b

par le moyen desquelles on trouvera facilement les inconnues x et y (O)

* CHARIOT. (Histoire ancienne) Les chariots sont d'un temps fort reculé ; les histoires les plus anciennes font mention de cette voiture ; les Romains en avaient un grand nombre de différentes sortes : le chariot à deux roues, appelé birotum ou birota : ceux sur lesquels on promenait les images des dieux, thensae : le carpentum à l'usage des matrones et des impératrices ; il était à deux roues, et était tiré par des mules : la carruque, le pilentum, la rheda, le clavulare, le covinus, la benna, le ploxenum, la sirpea stercoraria, le plaustrum, l'essedum, etc. qu'on trouvera à leurs articles, quand on saura sur ces voitures quelque chose de plus que le nom.

La plupart, telles que les essedes et les petorrita, étaient construites avec magnificence. Pline parlant du point où le luxe avait été porté de ce côté, dit, On blanchit le cuivre au feu ; on le fait devenir si brillant qu'on a peine à le distinguer de l'argent ; on l'émaille et on en orne les chariots. Voyez CHAR.

CHARIOT, en Astronomie. Le grand chariot est une constellation qu'on appelle aussi la grande ourse. Voyez GRANDE OURSE. (O)

CHARIOT, (PETIT) en Astronomie. Ce sont sept étoiles dans la constellation de la petite ourse. Voyez PETITE OURSE. (O)

CHARIOT, en bâtiment, est une espèce de petite charrette, sans aridelles ou élévations aux côtés, montée sur de très-petites roues, avec un timon fort long dans lequel, de distance en distance, sont passés des petits bâtons en manière d'échelons, pour attacher des bretelles, et tirer à plusieurs hommes les pierres taillées, pour les transporter du chantier au bâtiment. (P)

CHARIOT A CANON, c'est un chariot qui sert uniquement à porter le corps d'une pièce de canon. Il consiste en une flèche, deux brancards, deux essieux, quatre roues et deux limonières. (Q)

CHARIOT ou CARROSSE, (Corderie) assemblage de charpente qui sert à supporter et à conduire le toupin. Il y a des chariots qui ont des roues, et d'autres qui sont en traineaux. Voyez l'article CORDERIE.