S. m. pl. (Histoire moderne) c'est le nom que les habitants de Sibérie donnent à des imposteurs, qui chez eux font les fonctions de prêtres, de jongleurs, de sorciers et de médecins. Ces schamants prétendent avoir du crédit sur le diable, qu'ils consultent pour savoir l'avenir, pour la guérison des maladies, et pour faire des tours qui paraissent surnaturels à un peuple ignorant et superstitieux : ils se servent pour cela de tambours qu'ils frappent avec force, en dansant et tournant avec une rapidité surprenante ; lorsqu'ils se sont aliénés à force de contorsions et de fatigue, ils prétendent que le diable se manifeste à eux quand il est de bonne humeur. Quelquefois la cérémonie finit par feindre de se percer d'un coup de couteau, ce qui redouble l'étonnement et le respect des spectateurs imbéciles. Ces contorsions sont ordinairement précédées du sacrifice d'un chien ou d'un cheval, que l'on mange en buvant force eau-de-vie, et la comédie finit par donner de l'argent au schaman, qui ne se pique pas plus de désintéressement que les autres imposteurs de la même espèce.