(Géographie moderne) canton de Suisse, le sixième en rang, il est nommé élégamment en latin Subsylvania. Ce canton est borné au nord par celui de Lucerne et par une partie du lac des quatre cantons, au midi par le canton de Berne, dont il est séparé par le mont Brunick, à l'orient par des hautes montagnes qui le séparent du canton d'Uri, et à l'occident par le canton de Lucerne encore.

Il est partagé en deux vallées qu'on peut nommer l'une supérieure, et l'autre inférieure. Ce partage fait par la nature a donné lieu au partage du gouvernement ; car quoique pour les affaires du dehors les deux vallées ne fassent qu'un seul canton, cependant chacune a son gouvernement particulier, son conseil, ses officiers, et même ses terres. La vallée supérieure se divise en six communautés, et la vallée inférieure en quatre. Le terroir des deux vallées est le même, et ne diffère presque point de celui des cantons de Lucerne et d'Uri. Quoique les deux vallées aient chacune leur corps et leur conseil à part, elles ont établi pour les affaires du dehors un conseil général, dont les membres se tirent des conseils de chaque communauté.

Le canton d'Underwald est un canton catholique. Il ne possède point de bailliages en propre ; mais il jouit avec d'autres cantons, des bailliages communs du Thurgau, de l'Ober-Freyamter, de Sargans et du Rhein-Thal ; et il nomme encore, comme les onze autres cantons, des baillifs dans les quatre bailliages d'Italie.

Arnold de Melchtal, natif de ce canton, est un des quatre héros de la Suisse, qui le 7 Novembre de l'an 1307 arborèrent les premiers l'étendard de la liberté, engagèrent leurs compatriotes à secouer le joug de la domination d'Autriche, et à former une république confédérée, qu'ils ont depuis soutenue avec tant de gloire. Melchtal était irrité en particulier des horreurs de Grisler, gouverneur du pays, qui avait fait crever les yeux à son père. N'ayant point eu de justice de cette violence, il trouva des amis prêts à le venger ; et ils taillèrent en pièces un corps de troupes ennemies commandées par le comte de Strasberg. Tell tua Grisler d'un coup de flèche. Enfin le peuple chassa du pays les Autrichiens, et établit pour principe du gouvernement à venir la liberté et l'égalité des conditions. Voyez SUISSE. (D.J.)