(Géographie moderne) ville d'Italie, dans la Marche d'Ancone, sur la gauche de Chiento, à six milles de San Sevérino, à dix de Macerata, et quinze de Camérino. Elle avait dès le cinquième siècle un évêché, qui fut uni à celui de Macerata en 1586. Long. 31. 4. lat. 43. 12.

Philelphe (Français), un des plus célèbres écrivains du quinzième siècle, naquit dans cette ville en 1398, et mourut à Milan en 1481, ayant 83 ans presque accomplis. Il professa dans les plus illustres villes d'Italie, avec une réputation extraordinaire, à Venise, à Florence, à Sienne, à Bologne, à Milan, etc. Il était grammairien, poète, orateur et philosophe. On a de lui des harangues, des lettres, des dialogues, des satyres, et un grand nombre d'autres écrits latins en vers et en prose. Voici la liste de quelques-uns de ses principaux ouvrages.

1° Appiani Alexandrini historiae. Il entreprit cette version parce qu'il ne pouvait souffrir, disait-il, qu'un auteur aussi éloquent ne parut qu'un barbare, par la mauvaise traduction que Décembrius en avait donnée. 2°. Une traduction de Dion, dont LÉonard Arétin fait de grands éloges. Béroalde a publié cette traduction in -4°. avec quelques autres opuscules. 3°. Conviviorum libri duo, imprimés plusieurs fais, entr'autres à Paris en 1552 in -8°. Item 4°. Satyrae, Milan 1476, in-fol. Venise 1502, in-4 °. Paris 1518, in-4 °. Ces satyres sont au nombre de cent, partagées en dix livres, et contiennent chacune cent vers, ce qui les lui a fait appeler hecatosticha ; elles ont le mérite par rapport aux faits, mais non pas pour la beauté des vers. 5°. Epistolarum familiarum libri XXXVII. Venise 1502, in-fol. et à Hambourg 1681 ; on trouve dans ces lettres des particularités de la vie de l'auteur, et quantité de traits de l'histoire littéraire et politique de ce temps-là. 6. Carminum libri V. Bresciae 1497, in -4°. Outre ces ouvrages latins, Philelphe a donné un commentaire italien sur les sonnets de Pétrarque, dont la première édition est de Bologne 1475, in-fol.

Il est certain que c'était un très-habîle homme, quoique vain, mordant, satyrique ; mais c'était le goût dominant de son siècle, où presque tous les savants n'ont pas été plus modérés que lui. Je pardonnerais moins à Philelphe son inconstance et son inquiétude continuelle. Toujours mécontent de son sort, il chercha sans cesse la tranquillité, qu'il n'était pas en lui de se procurer. Sa dissipation mal entendue, ce mépris de l'argent dont il se pare à chaque instant, l'obligèrent à faire des bassesses, qui répondaient peu à la prétendue noblesse de ses sentiments.

Il est vrai pourtant qu'il était généreux, donnait volontiers d'une main ce qu'il arrachait de l'autre, et ne pouvait prendre sur lui l'attention de ménager pour se procurer des ressources dans la nécessité. Il avait une nombreuse famille, et plusieurs valets ; aimait le faste, et recevait honorablement ses amis. D'ailleurs il n'épargnait rien pour acheter et pour faire copier des livres. Au reste, il avait conservé une santé vigoureuse par la sobriété ; aussi n'éprouvait-il aucune incommodité dans sa plus grande vieillesse. Ses lettres respirent des sentiments, une morale saine, et une érudition aussi variée et aussi étendue que son siècle le comportait. (D.J.)