(Géographie moderne) grande rivière de l'Amérique méridionale, qui communique avec l'Orenoque. M. Delîle la fait courir du nord au sud ; mais il se trompe ; elle vient de l'ouest, et court à l'est en inclinant un peu vers le sud. Rio-Negro entre si parallèlement dans l'Amazone, qu'on la prendrait pour un bras de l'Amazone séparé par une ile. Long. 319. 30. lat. 3.

Les Portugais fréquentent cette rivière depuis plus d'un siècle, et ont bâti un fort sur son bord septentrional, à l'endroit le plus étroit qui est de 1203 taises, à 3. 9. de latit. Ils y font un grand commerce d'esclaves, et ils doivent les faire dans les limites prescrites par les lois de Portugal, qui ne permettent de priver de la liberté que celui dont on rend la condition meilleure, en le faisant esclave : tels sont ces malheureux captifs destinés à la mort, et à servir de pâture à leurs ennemis parmi les nations qui sont dans ce barbare usage. C'est par cette raison que le camp volant de la rivière Noire porte le nom de troupe de rachat ; ce camp volant pénètre chaque année plus avant dans les terres, ou remonte plus haut la rivière.

Toute la partie découverte des bords de Rio-Negro, est peuplée de missions portugaises sous la direction des mêmes religieux du mont Carmel. Quand on a remonté pendant quinze jours, trois semaines et plus la rivière Noire, on la trouve encore plus large qu'à son embouchure, à cause du grand nombre d'iles et de lacs qu'elle forme. L'ancienne carte de M. Delîle est plus exacte à cet égard que la nouvelle. Dans tout cet intervalle le terrain des bords est élevé, et n'est jamais inondé ; le bois y est moins fourré, et c'est un pays tout différent de celui des bords de l'Amazone. (D.J.)