Grammaire francaise

S. m. et f. (Grammaire française) Voici un mot si bizarre de notre langue, un mot qui signifie tant de choses, un mot enfin d'une construction si difficile, qu'on peut en permettre l'article dans ce Dictionnaire en faveur des étrangers ; et même plusieurs français le liraient utilement.

Le mot gens tantôt signifie les personnes, les hommes, tantôt les domestiques, tantôt les soldats, tantôt les officiers de justice d'un prince, et tantôt les personnes qui sont de même suite et d'un même parti. Il est toujours masculin en toutes ces significations, excepté quand il veut dire personnes ; car alors il est féminin si l'adjectif le précède, et masculin si l'adjectif le suit. Par exemple, j'ai Ve des gens bien faits, l'adjectif bien faits après gens, est masculin. Au contraire on dit de vieilles gens, de bonnes gens ; ainsi l'adjectif devant gens est féminin. Il n'y a peut-être qu'une seule exception qui est pour l'adjectif tout, lequel étant mis devant gens, est toujours masculin, comme tous les gens de bien, tous les honnêtes gens ; on ne dit point toutes les honnêtes gens.

S. m. (Grammaire française) vieux mot de notre langue ; c'est le nom d'un officier qui avait soin autrefois dans les palais de nos rois et les maisons des grands, des pots, des verres, et des vases précieux qui n'étaient que d'une seule pierre. Il en est parlé dans les comptes du quatorzième siècle pour la dépense du roi. Ce mot est formé de madre, qui signifiait un vaisseau à boire, un vaisseau où l'on mettait du vin pour boire. (D.J.)
S. m. (Grammaire française) Ce mot s'emploie seulement dans les conversations familières, pour exprimer, comme les Italiens, par leur mignone, une personne aimée, chérie, favorisée plus que les autres. Rhédi prétend que les François ont porté ce mot mignon en Toscane, qu'ils l'ont pris de l'allemand minuen, aimer ; et que c'est de la même source que sont nés les mots mignard, mignarder, menin. Sous le règne d'Henri III. le terme mignon devint fort commun, et désignait en particulier les favoris de ce prince.

PLAISANTERIE, (Grammaire française) la moquerie se prend toujours en mauvaise part, et la plaisanterie n'est pas toujours offensante. La moquerie est une dérision qui marque le mépris qu'on a pour quelqu'un, et c'est une des manières dont il se fait le mieux entendre, l'injure même est plus pardonnable, car elle ne designe ordinairement que de la colere, qui n'est pas incompatible avec l'estime. La plaisanterie bornée à un badinage fin et délicat, peut s'employer avec ses amis, et les gens polis, autrement elle devient blamable et dangereuse. Tout ce qui intéresse la réputation ne doit point s'appeler plaisanterie, comme tout ce qui est d'un badinage innocent, ne doit point passer pour moquerie. (D.J.)