subst. f. (Grammaire) petit instrument en forme de fourche.

FOURCHETTE, (Anatomie) en latin fraenum vulvae ; la partie inférieure de la vulve, et qui en fait la séparation d'avec l'anus.

Parlons-en avec plus d'exactitude. La fourchette est proprement l'union des grandes lèvres par leur partie inférieure ; l'on y remarque un ligament membraneux, qui se trouve tendu dans les filles, relâché dans celles qui ont souffert l'approche d'un homme, et presque toujours déchiré dans les femmes qui ont eu des enfants. Ce déchirement de la fourchette (pour me servir du terme des Accoucheurs) est une suite ordinaire de l'excessive dilatation que souffre ce lien membraneux au passage du foetus.

Il arrive même dans des accouchements laborieux, que non-seulement la partie inférieure de la vulve, se déchire par la sortie de l'enfant, mais encore l'espace qui est entre la partie inférieure de la vulve et l'anus : dans ce triste cas, l'ouverture du vagin et celle du fondement se joignent ensemble à l'extérieur, et ne forment plus qu'un seul conduit.

Si on laissait cette dilacération sans en procurer la réunion, il est bien vrai que la femme devenant une autre fois grosse, accoucherait avec plus de facilité, et sans être en danger d'essuyer un nouveau délabrement dans sa couche, mais ces parties restant dilatées, la vulve est tellement salie par les excréments, que la femme en devient dégoutante et à son mari et à elle-même : c'est pour cette raison qu'il vaut beaucoup mieux réunir ce déchirement le plutôt qu'il est possible, et même en cas de besoin par une forte suture qui engage toute la longueur de la division. (D.J.)

FOURCHETTE, instrument de Chirurgie dont on se servait pour élever et soutenir la langue des enfants, quand on leur coupe le filet. Elle est semblable à une fourchette ordinaire à deux fourchons, excepté que ces fourchons sont mousses et courts. Il n'est pas nécessaire d'avoir un instrument particulier pour élever et soutenir la langue ; l'extrémité qui sert de manche à une sonde cannelée (Voyez la fig. 6. Pl. II.) pouvant servir beaucoup plus utilement à cet usage. Voyez FILET. (Y)

FOURCHETTE, (Maréchallerie) c'est ainsi que l'on nomme la portion qui plus ou moins élevée sous le pied du cheval et au milieu de la sole, présente la figure d'un cone, dont la pointe serait tournée en-devant, et dont la base échancrée répondrait aux talons. Voyez FERRURE.

La fourchette doit être proportionnée au pied dont elle est une dépendance. Ceux qui ont prétendu qu'une fourchette petite et dessechée est le partage d'un pied encastelé, parce que le retrécissement du talon la prive de nourriture et l'affame, ont-ils réfléchi que l'on peut répondre que le desséchement de cette partie, desséchement qui d'ailleurs annonce l'aridité de l'ongle, contribue au contraire à l'encastelure, et prouve que l'animal y a de la disposition ? Son volume extrême est une imperfection considérable, à laquelle les chevaux dont les talons sont bas, sont fort sujets ; elle est en eux une cause fréquente de claudication. Nous nommons ces sortes de fourchettes, fourchettes grasses ; et les fourchettes trop petites, fourchettes maigres. Toute fourchette de l'une ou de l'autre nature, caractérise ordinairement un mauvais pied ; il est rare en effet que le pied soit bon, et qu'il ne soit pas d'une difformité préjudiciable, lorsque la nourriture ne se distribue pas également dans toutes les parties qui le composent.

Nous disons encore que le cheval fait fourchette neuve, lorsque cette portion du sabot se corrompt, conséquemment à des causes externes ou internes, et que par sa chute elle fera place à une portion semblable produite au-dessous d'elle et qu'elle nous cache.

Les fourchettes grasses, celles des pieds plats et des chevaux épais et chargés d'humeurs, tombent fréquemment en pourriture ; nous y entrevoyons une humidité très-fétide ; et si des causes internes occasionnent cette corruption, selon le degré de l'âcreté de l'humeur qui y afflue, le mal est plus ou moins dangereux. Voyez FIC.

Les fourchettes maigres n'en sont pas exemptes ; il arrive très-souvent qu'elles pourrissent, lorsque nous laissons trop longtemps des chevaux sur leur vieille ferrure, et que nous en parons trop rarement le pied. L'expérience seule suffit pour prouver cette vérité, relativement même à des chevaux d'Espagne et des chevaux barbes.

Quoi qu'il en sait, dans le cas où la chute de la fourchette provient de la perversion et de l'affluence des humeurs sur cette partie, les médicaments intérieurs, tels que ceux que j'ai prescrits (voyez EAUX), sont absolument indispensables ; on recourra ensuite à des topiques légèrement rongeants, tels que l'onguent d'aegyptiac, que l'on assujettira et que l'on fixera sur la partie par le moyen des plumaceaux que l'on en aura chargé, et on peut encore employer l'eau de chaux, l'eau seconde, l'eau infernale faite avec la céruse à la dose double du verd-de-gris et de cantharides, infusée dans l'esprit-de-vin pendant quarante-huit heures sur la cendre chaude, ou saupoudrer la fourchette avec l'alun de roche, ou le verd-de-gris, ou de la couperose verte ou blanche, ou de la céruse, ou de la tutie, et recouvrir dès lors le tout avec l'aegyptiac ; la teinture de myrrhe et d'aloès produit encore d'admirables effets, etc. Les uns et les autres de ces remèdes externes seront appropriés à l'état du mal, et seront suffisans pour en opérer la guérison, si néanmoins la source n'en est pas dans l'intérieur. (e)

FOURCHETTE, en Architecture, c'est l'endroit où les deux petites noues de la couverture d'une lucarne se joignent à celle d'un comble. (P)

* FOURCHETTE, chez les Cardeurs, c'est un morceau de bois presque carré, de la forme d'une chaise avec son dossier. La partie évidée est presque remplie de vieux cuir ; la surface qui a forme de dossier, garnie de deux aiguilles longues d'environ un demi-pouce. Cet outil sert à percer le feuillet. Voyez FEUILLET et l'article CARDIER.

* FOURCHETTE, terme de Charron, ce sont deux morceaux de bois de charronnage qui sont posés et enchâssés dans le train de devant, et qui sortent en-dehors, et forment une fourchette. Voyez dans les Planches du Charron, la figure qui représente un avant-train.

* FOURCHETTE, (entre-deux de fourchettes), terme de Charron, ce sont deux morceaux de bois enchâssés dans les mortaises faites à la face de dessous du lissoir de devant. Ces entre-deux de fourchettes sont faites en gentes, et forment un rond. Voyez les Planches du Charron.

* FOURCHETTE, terme et outil de différents ouvriers ; c'est un morceau de fer fait en Y, qui est planté sur leur établi, qui leur sert à assujettir les cisailles, et à les élever un peu au-dessus de l'établi.

* FOURCHETTE, (Cuisine) diminutif de fourche ; c'est un petit instrument, ou d'étain, ou d'acier, ou de bois, ou de fer, ou d'argent, dont l'extrémité est divisée en branches ou fourchons pointus ; on enfonce les fourchons dans un mets, et on le porte de cette manière d'un plat sur son assiette, ou de l'assiette dans la bouche. Il y a des fourchettes de cuisine de différentes grandeurs.

* FOURCHETTE, (Grosses Forges) voyez cet article.

* FOURCHETTE, outil commun à plusieurs ouvriers, ce sont deux morceaux de bois de la longueur de 4 pieds, serrés à vis par en-bas, où leurs surfaces sont en talud ; ce qui les fait écarter par en-haut, où ils ne sont point arrêtés : ils sont larges d'environ quatre doigts ; et on les met entre les mâchoires de l'étau, pour empêcher que les dents de l'étau ne marquent sur l'ouvrage, par exemple, sur la lame d'une épée quand le fourbisseur la monte. Voyez les Planc. du Fourbisseur.

FOURCHETTE, signifie en Horlogerie, une pièce 444. fig. 2. Pl. I. de l'Horloger, qui recevant la verge du pendule dans une fente située à sa partie inférieure recourbée à angle droit, lui transmet l'action de la roue de rencontre, et la fait mouvoir constamment dans un même plan vertical. Le plan de cette fente est représenté en P F, fig. 17.

La fourchette est enarbrée par sa partie supérieure C sur la tige qui porte les palettes ou l'anchre ; elle n'est d'usage que pour les pendules suspendues par des soies ou par des ressorts. Voyez COQ, VERGE, ANCHRE, PENDULE, etc. (T)

FOURCHETTES, (Jardinage) sont de petits bâtons de bois taillés à dents, que l'on enfonce autour des cloches de verre placées sur les couches, pour les élever, afin de donner de l'air aux plantes. Il y a plusieurs étages à ces fourchettes, qui peuvent aussi, étant plus fortes, soutenir des paillassons et brise-vents. (K)

* FOURCHETTE, (Verrerie) voyez l'article VERRERIE.

* FOURCHON, s. m. (Grammaire) c'est une des branches ou pointes qui terminent la fourche ou la fourchette. On dit une fourche, une fourchette à deux ou trois fourchons. Le trident n'est proprement qu'une fourche à trois fourchons.

FOURCHON, s. m. (Jardinage) on entend par ce mot la rencontre de deux branches qui viennent en forme de fourches. Cette branche, dit-on, fait le fourchon. (K)

FOURCHONS de la fourche de la potence, (Marine) oreilles ou branches de la fourche. (Q)