Pharmacie & Matière médicale

emplâtre (Pharmacie et Matière médicale externe) En voici la composition d'après la pharmacopée de Paris. Prenez d'huîle d'olive deux livres, de litharge d'or préparée dix-sept onces, de cire jaune vingt onces, de verd-de-gris une once, de gomme ammoniac trois onces et trois dragmes, de galbanum une once et deux dragmes, d'opopanax une once, de sagapenum deux onces, de mastic une once, de myrrhe une once et deux dragmes ; d'oliban et bdellium de chacun deux onces, d'aristoloche ronde une once, de pierre calaminaire deux onces. Premièrement cuisez la litharge avec l'huîle dans une bassine de cuivre, avec suffisante quantité d'eau, jusqu'à consistance d'emplâtre, selon l'art ; jetez ensuite la cire dans la bassine, et faites-la fondre avec ; cela étant fait, retirez la bassine du feu, et ajoutez le galbanum, la gomme ammoniac, l'opopanax et le sagapenum fondus ensemble, passés à-travers un linge et convenablement épaissis ; enfin ajoutez le mastic, la myrrhe, l'oliban, le bdellium, la pierre calaminaire, le verd-de-gris et l'aristoloche réduits en poudre ; brassez vigoureusement pour mêler toutes ces choses, et votre emplâtre sera fait.

onguent, (Pharmacie et Matière médicale). Cet onguent est composé d'huîle d'olive, dans laquelle on a fait macerer pendant trois jours un grand nombre de matières végétales, dont la plus grande partie contient une huîle essentielle, dont l'huîle d'olive se charge très-bien, et qu'elle peut retenir pendant le cours de la préparation, attendu qu'on n'y emploie que la chaleur du bain-marie. Quoique cette préparation soit à cet égard conforme aux règles de l'art, on peut observer cependant ; 1°. que quelques substances végétales parfaitement inodores, telles que les feuilles de sureau et les semences d'ortie, doivent être rejetées comme inutiles ; 2°. qu'au lieu de prendre scrupuleusement un certain nombre de plantes spécifiées dans les dispensaires, on peut prendre indistinctement quelques poignées de calices de fleurs, feuilles ou de semences très-riches en huîle essentielle : ainsi donc on prendra d'huîle d'olive aromatisée par une suffisante infusion de ces substances, hachées ou pilées, par exemple, huit livres : on la passera avec forte expression, on fondra dans la colature à la chaleur du bain-marie, de la cire jaune deux livres, de graine d'oie, d'ours, et de moèlle de cerf, de chacun, quatre onces (si l'artiste veut renoncer à la magnificence de ces deux derniers ingrédiens, il peut leur substituer sans scrupule du bon sain-doux ou de l'huîle de laurier, selon la réforme de Lémery) de stirax liquide deux onces, de belle gomme élemi une once. Passez encore et mêlez à la colature de baume liquide du Pérou deux onces, d'huîle butireuse de noix muscade demi once, de baume de copahu et de mastic en poudre de chacun une once : remuez jusqu'à ce que la matière se refroidisse, et vous aurez votre onguent.

ONGUENT, (Pharmacie et Matière médicale) Voyez MERCURE et REMEDES MERCURIAUX.

MERCURIELLE, terre, (Chimie) ou troisième terre de Becher. Voyez TERRES DE BECHER (les trois.)

La terre mercurielle est, selon Becher, le principe le plus propre, le plus spécifique des mixtes, celui dans lequel reside leur caractère constitutif, ineffaçable, immortalis quaedam forma caractérismum suum observants. C'est à la présence de cette terre qu'il attribue la propriété qu'ont, selon un dogme chimique qu'il adopte formellement, les sels volatils des plantes et des animaux, arrachés même de ces substances par la violence du feu, de représenter l'image, ideam, des substances qui les ont fournies. La resurrection des animaux de leurs propres cendres, la régénération des plantes, des fleurs est, selon lui, l'ouvrage de la terre mercurielle. Il rapporte l'expérience fort singulière d'un morceau de jaspe tenu en fusion dans un creuset fermé, dont la couleur abandonna entièrement la matière pierreuse, et alla s'attacher à la partie supérieure du creuset, et s'y disposer de la même manière qu'elle l'est sur le jaspe, tant pour la diversité des couleurs, que pour la distribution des veines et des taches : et c'est à sa terre mercurielle qu'il attribue le transport, la migration de l'âme du jaspe, c'est ainsi qu'il nomme cette matière colorée. C'est cette terre qui donne la métalléité aux métaux, c'est-à-dire leur mollesse, extensibilité, malléabilité, liquescibilité. Elle est la plus pénétrante et la plus volatîle des trois terres : c'est elle qui, soit seule, soit unie à la seconde terre, que les chimistes modernes appellent phlogistique, forme les mouffetes, pousses ou vapeurs souterraines, qui éteignent la flamme des flambeaux et des lampes des mineurs, et qui les suffoquent eux-mêmes, ou les incommodent considérablement. Voyez GAS, EXHALAISON, MOUFFETE, POUSSE ; c'est cette terre pure, nue et résoute, ou résoute en liqueur, qui est le véritable alkahest. Voyez ALKAHEST et MENSTRUE ; cette liqueur est si pénétrante que si on la respire imprudemment, on est frappé comme de la foudre, accident qui arriva une fois à Becher, qui fut sur le point d'en périr. La terre mercurielle se masque, larvatur, quelquefois dans les mines sous l'apparence d'une fumée ou d'une eau, et s'attache aussi quelquefois aux parois des galeries sous la forme d'une neige légère et brillante. La terre mercurielle est le principe de toute volatilité ; elle est surabondante dans le mercure ordinaire, qu'elle met par cet excès dans l'état de décomposition. Voyez l'article MIXTION, et c'est par son accrétion au corps métallique parfait, absolutum, qu'elle opère la mercurification. Voyez MERCURIFICATION. Elle est le premier être, primum ens, du sel marin. Quelques chimistes la regardent comme le principe de l'arsenic ; les métaux cornés, les sels alkalis volatils et ammoniacaux lui doivent leur volatilité, etc. Ceux qui ont appelé ce principe mercure, et qui l'ont pris bonnement pour le mercure coulant ordinaire, ou même pour le mercure des métaux, se sont grossièrement trompés. Cette terre est appelée mercurielle au figuré ; ce nom ne signifie autre chose, sinon qu'elle est volatîle et fluide, fluxilis, comme le mercure.

S. m. (Pharmacie et Matière médicale) Voici sa préparation d'après l'édition de 1758 de la pharmacopée de Paris. Prenez myrrhe, safran, agaric, gingembre, canelle, nard indien, encens mâle, semence de thlaspi, de chacun dix dragmes ; semence de seseli, vrai baume de Judée, jonc odorant, sthaecas arabique, caustus arabique, galbanum, thérébenthine de Chio, poivre long, castor, suc d'hipocystis, stirax calamite oppopanax, malabatrum, de chacun une once ; cassia lignea, polium de montagne, poivre blanc, scordium, semences de daucus de Crète, fruits de baumier, trochisques de Cyphi, de chacun sept gros ; nard celtique, gomme arabique, semences de persil de Macédoine, opium thébaïque, petit cardamum, semences de fenouil et d'anis, racines de gentiane, d'acorus vrai et de grande Valériane, sagapenum, de chacun trois dragmes ; meum athamantique, acacia, lombes de scine marin, sommités d'hypericum, de chacun deux dragmes et demie ; miel de Narbonne, une quantité triple de la quantité totale de tous les autres ingrédiens ; vin d'Espagne, autant qu'il en faut pour délayer les sucs. Faites un opiat selon l'art.

(Pharmacie et Matière médicale) Onguent nutritum : prenez de litharge préparée six onces, d'huîle d'olive dix-huit onces, de vinaigre très-fort demi-livre ; arrosez la litharge tantôt avec l'huile, tantôt avec le vinaigre, en agitant continuellement dans le mortier jusqu'à ce que vous ayez employé vos deux liqueurs, et qu'elles se soient unies à la litharge sous forme et en consistance d'onguent.