S. m. pl. (Histoire moderne) partie de la garde du Roi commandée par un capitaine qui a sous lui deux lieutenans, l'un français, et l'autre suisse. Dans les jours de cérémonie leur capitaine marche devant le Roi ; le capitaine des gardes du corps derrière. Au sacre le capitaine et les lieutenans sont vêtus de satin blanc, avec de la toîle d'argent dans les entaillures, et les suisses ont des casaques de velours. Cette milice a des juges de sa nation, et jouit des mêmes privilèges que les sujets nés du royaume : elle est exempte de toute imposition ; et ce privilège s'étend aux enfants et aux veuves : Voici l'ordre de sa marche. 1. Le capitaine ; 2. les deux lieutenans ; 3. le premier sergent ; 4 quatre trabans pour la défense particulière du capitaine ; 5. les caporaux ; 6. les anspessades ; 7. les tambours ; 8. les mousquetaires ; 9, deux trabans pour la défense de l'enseigne ; 10. deux tambours ; 11. l'enseigne ; 12. les piquiers ; 13. les mousquetaires de la seconde marche ; 14. les sous-lieutenans à la queue de la compagnie ; les autres sergens sur les ailes. Ils sont appelés cent-suisses, parce qu'ils forment une compagnie de cent hommes. Le P. Daniel prétend que cette compagnie est une garde militaire du Roi. En effet, les cent-suisses vont à la tranchée dans les sièges que le Roi fait en personne : alors au lieu de la halebarde, leur arme ordinaire, ils prennent le fusil. Les Suisses commencèrent en 1481 à être à la solde du Roi, à la place des francs-archers établis par Charles VII. Louis XI. les retint à la recommandation de son père, et en prit une compagnie pour la garde ordinaire de sa personne. Cette compagnie fut confirmée dans cette fonction par Charles VIII. en 1496 ; le capitaine qui la commande a le titre de capitaine-lieutenant. Voyez l'Etat de la France, l'Histoire de la Milice Française par le P. Daniel, et l'Abrégé chronologique de M. le président Hénault.