S. m. plur. (Histoire moderne) on donne ce nom à une espèce d'hommes qui naissent dans le Vallais en assez grande quantité, et surtout à Sion leur capitale. Ils sont sourds, muets, imbecilles, presque insensibles aux coups, et portent des goêtres pendants jusqu'à la ceinture ; assez bonnes gens d'ailleurs, ils sont incapables d'idées, et n'ont qu'une sorte d'attrait assez violent pour leurs besoins. Ils s'abandonnent aux plaisirs des sens de toute espèce, et leur imbecillité les empêche d'y voir aucun crime. La simplicité des peuples du Vallais leur fait regarder les Cretins comme les anges tutélaires des familles, et ceux qui n'en ont pas se croient assez mal avec le ciel. Il est difficîle d'expliquer la cause et l'effet du Cretinage. La malpropreté, l'éducation, la chaleur excessive de ces vallées, les eaux, les goêtres même sont communs à tous les enfants de ces peuples. Ils ne naissent pas cependant tous Cretins. Il en mourut un à Sion pendant le séjour que fit en cette ville M. le comte de Maugiron, de la société royale de Lyon ; on ne voulut point lui permettre de le faire ouvrir. Il s'est borné à examiner (apparemment sur le vivant) les deux sexes ; il n'y a rien remarqué extérieurement d'extraordinaire que la peau d'un jaune fort livide. Voyez VALLAIS. Ce détail est tiré d'un mémoire de M. le comte de Maugiron, dont l'extrait nous a été communiqué, et qui a été lu à la société royale de Lyon. (O)