Histoire moderne

ou CHAKRI, s. m. (Histoire moderne) dans le royaume de Siam on désigne sous ce nom un des premiers magistrats de l'état qui est chargé de la police de l'intérieur. Toutes les affaires des provinces se portent devant lui, et les gouverneurs sont obligés de lui rendre compte et de recevoir ses ordres ; c'est lui qui est le président du conseil d'état.
(Histoire moderne) nom d'une secte de brahmanes, ou de prêtres indiens qui ont des sentiments très-peu orthodoxes et conformes à ceux des Epicuriens. Ils ne croient point l'immortalité de l'âme, ni la vie à venir, et ils exigent de leurs adversaires des preuves sensibles et positives que l'on ne peut point trouver dans une fausse religion ; malgré cela on dit que les Sharvakkas mènent une vie très-exemplaire.
ou CHECTEA, (Histoire moderne) c'est le nom d'une secte de brahmanes ou prêtres indiens, qui croient contre toutes les autres que Ramon, Brama, Vistnou et Ruddiren sont des êtres subordonnés à Shecti ou Checti de qui seul ils ont dérivés leur pouvoir, et qu'ils regardent comme le créateur et le modérateur de l'univers. Ces sectaires, qui sont des déïstes, n'admettent point l'autorité du vedam ou livre sacré ; de plus, ils refusent de croire les choses qui ne tombent point sous leur sens, par conséquent ils ne croient aucuns mystères. Les Indiens les regardent comme des hérétiques dangereux, qui ne méritent que d'être exterminés.
S. m. (Histoire moderne) est en Angleterre, un magistrat dont le pouvoir s'étend sur toute une province, et dont le principal devoir est de faire exécuter les sentences des juges, de choisir les jurés, etc. C'est, pour ainsi dire, le grand prevôt de la province. Les sherifs étaient autrefois choisis par le peuple : aujourd'hui c'est le souverain qui les nomme en cette manière. Les juges présentent six personnes de chaque province, chevaliers ou écuyers riches ; de ces six le conseil d'état en choisit trois ; et parmi ces derniers le roi donne son agrément à celui qu'il veut. Ils étaient aussi anciennement plusieurs années de suite en charge : présentement on les change tous les ans ; il n'y a que celui de Westmorland dont la dignité soit héréditaire dans la famille du comte de Tanet. Les sherifs ont deux sortes de cours. La première se tient tous les mois par le sherif ou son substitut qu'on appelle under sherif ou sous-sherif, qui juge les causes de la province au-dessous de 40 schellings. L'autre cour se tient deux fois l'année ; un mois après Pâques, et un mois après la Saint-Michel. On y fait la recherche de toute offense criminelle contre le droit coutumier, hors les cas exceptés par acte du parlement. Les pairs du royaume et tous ceux qui ont droit de tenir de semblables cours, sont exempts de la juridiction de celle-ci. C'est encore un des devoirs du sherif de rendre à la trésorerie toutes les taxes publiques, les amendes et les saisies qui se sont faites dans les provinces, ou d'en disposer suivant les ordres du roi. Quand les juges font leurs tournées dans les provinces, le sherif doit prendre soin qu'ils soient bien reçus et bien gardés tout le temps qu'ils sont dans la province dont il est sherif. A Londres seulement il y a deux sherifs qui portent tous deux le titre de sherif de Londres et de Middlesex province où Londres est située. Dans chaque province, le sherif a un substitut qui fait presque toutes les affaires, et dont l'emploi est fixe. Etat de la grande Bretagne sous George II. tome II. page 188.
ou CHIITES, s. m. pl. (Histoire moderne) Depuis environ onze siècles, les Mahométans sont partagés en deux sectes principales qui ont l'une pour l'autre toute la haine dont les disputes de religion puissent rendre les hommes capables. Les partisans de l'une de ces sectes s'appellent Sonnites, parce qu'ils admettent l'autorité des traditions mahométanes contenues dans la Sonna. Voyez cet article. Les Sonnites donnent à leurs adversaires le nom de Shiites, par où ils désignent des hérétiques, des sectaires, des gens abominables, nom que ceux-ci retorquent libéralement à leurs adversaires.