Librairie

en Librairie. Voyez CENSEUR.
S. f. en Librairie, est un acte par lequel un censeur nommé pour l'examen d'un livre, déclare l'avoir lu et n'avoir rien trouvé qui puisse ou doive en empêcher l'impression. C'est sur cet acte signé du censeur, qu'est accordée la permission d'imprimer ; et il doit être placé à la tête ou à la fin du livre pour lequel il est donné.

Il est vraisemblable que lors de la naissance des Lettres, les livres n'étaient pas sujets, comme ils le sont à présent, à la formalité d'une approbation ; et ce qui nous autorise à le croire, c'est que le bienheureux Autpert, écrivain du VIIIe siècle, pour se mettre à couvert des critiques jaloux qui le persécutaient, pria le pape Etienne III. d'accorder à son commentaire sur l'apocalypse une approbation authentique : ce que, dit-il, aucun interprete n'a fait avant lui, et qui ne doit préjudicier en rien à la liberté où l'on est de faire usage de son talent pour écrire.

S. f. (Librairie) On donne ordinairement le nom de brochure à un livre non relié, mais dont les feuilles ont été simplement cousues et couvertes de papier, et dont le volume est peu considérable. Les meilleurs livres se brochent ainsi que les plus mauvais ; cependant c'est aux derniers que le nom de brochure parait le plus singulièrement consacré. On dit assez ordinairement : nous avons été cette année inondés de brochures ; c'est une mauvaise brochure, etc. quand on veut se plaindre de la quantité de ces petits ouvrages nouveaux dont la lecture produit deux maux réels ; l'un de gâter le goût ; l'autre d'employer le temps et l'argent que l'on pourrait donner à des livres plus solides et plus instructifs. Au reste cette frivolité du siécle n'est pas un mal pour tout le monde ; elle fait vivre quelques petits auteurs, et produit, proportions gardées, plus de consommation de papier que les bons livres. Une brochure passe de la toilette d'une femme dans son anti-chambre, etc. cette circulation se renouvelle, et fait valoir le commerce de nos fabriques.
verb. act. terme de Librairie ; quand on imprime un livre, et que les feuilles en ont été assemblées ainsi qu'il a été dit au mot assemblage, on les collationne, c'est-à-dire qu'on les lève par des coins pour voir si elles se suivent bien régulièrement, s'il n'y a point de feuilles de trop ou de moins. On collationne pareillement un livre entier quand on veut s'assurer s'il est complet, ce qui se voit par la suite non interrompue des lettres de l'alphabet qui se trouvent au bas de chaque feuille.