Manège

S. f. (Manège) terme qui a été employé par tous les auteurs anciens, et qui néanmoins n'est pas tombé dans l'oubli, ainsi que quelques personnes se le persuadent. Nous en faisons un usage fréquent en parlant du dos et des reins, non d'un cheval qui est dans le repos, mais d'un cheval qui manie et qui est en mouvement. Lorsque, par exemple, un cheval voute en quelque manière son dos en sautant, nous disons qu'il saute de l'esquine, nous vantons la force ou la faiblesse de son esquine, pour vanter la force ou la faiblesse de ses reins, etc. (e)
v. act. (Manège) opération dont très-peu d'auteurs font mention, et qui consiste, selon ceux qui en ont parlé, dans l'extirpation d'un polype dans le nez du cheval. Voyez POLYPE. La raison de cette dénomination n'est autre chose que la dénomination même du polype qu'ils ont jugé à propos d'appeler la souris. (e)
ESTRAPASSER un cheval, (Manège) c’est en outrer l’exercice sans considération de ce qu’il ne peut, ou de ce qu’il ne sait, relativement à ce qu’on lui demande. Cette expression quelqu’ancienne qu’elle soit n’a point vieilli, et vraisemblablement la brutalité, l’ignorance, et la témérité, d’un commun accord en perpétueront l’usage. (c)
S. m. (Manège) espèce de grand anneau de fer ou d'autre métal, forgé et figuré par l'éperonnier, pour être suspendu par paire à chaque selle au moyen de deux étrivières (voyez ETRIVIERES) ; et pour servir, l'un à présenter un appui au pied gauche du cavalier lorsqu'il monte en selle et qu'il met pied à terre, et tous les deux ensemble à soutenir ses pieds ; ce qui non-seulement l'affermit, mais le soulage d'une partie du poids de ses jambes quand il est à cheval.

S. f. (Manège) petit morceau de cuir d'environ un pan et demi de longueur, et dont la largeur est d'environ dix lignes, placé à chaque côté de la selle, à l'effet de tenir les étriers suspendus et relevés en-arrière. Il est fixé par son extrémité supérieure en-arrière et à côté de la bande de fer qui fortifie l'arçon de derrière, et à environ cinq doigts de la pointe de ce même arçon. Il est fendu dans son milieu, et son extrémité inférieure est terminée par un bouton, qui n'est autre chose qu'un morceau de cuir plus épais, arrondi et percé, dans le trou duquel on fait passer cette même extrémité ; après quoi on pratique une légère fente ou une très-petite ouverture à l'étrière que l'on replie par le bout, pour insinuer ce bout dans la fente : et de ce replis résulte une sorte de nœud qui retient le bouton. Lorsque l'on veut relever ou retrousser l'étrier, on passe dans un des bras de l'espèce d'anse que nous offre son corps (voyez ETRIER), l'étrière, dont on arrête ensuite l'extrémité inférieure, en l'engageant par le bouton dans la grande fente qui en occupe le milieu.