Manège

adj. (Manège) un cheval enchevêtré est celui dont un des pieds de derrière est pris dans une des longes de son licol. Ce mot d'enchevêtrure dérive du terme de chevêtre, qui désignait autrefois un licou. Ce n'est qu'à l'occasion de quelque demangeaison dans le voisinage de la tête, ou de quelqu'autre perception qui l'importune, que l'animal s'enchevêtre. Il s'efforce de s'en délivrer, en y portant un de ses pieds de derrière, mais sa jambe peut se trouver embarrassée dans la longe ; et dans les mouvements qu'il fait pour la dégager, il arrive très-souvent que le frottement violent qui en résulte, cause une écorchure ou une plaie plus ou moins profonde dans le pli du pâturon. Voyez ENCHEVETRURE. Des boules de bois suspendues à l'extrémité des longes, et dont le poids les tient toujours dans un degré de tension convenable, sans les empêcher de couler librement dans les anneaux, préviennent ces sortes d'accidents qui, eu égard à des chevaux extrêmement vifs et impatiens, ont quelquefois des suites beaucoup plus fâcheuses. (e)
v. act. (Manège) Quelques-uns ont très-mal-à-propos confondu ce mot avec celui d'acculer, et ont employé cette dernière expression dans le sens qui naturellement ne convient qu'à la première. Nous expliquerons ici la différence de la signification de l'une et de l'autre.

Tout cheval entablé est celui dont les hanches devancent les épaules, lorsqu'il manie de deux pistes, tant sur les voltes que sur les changements de main, larges ou étroits.

Cette fausse position précipite le devant et le derrière dans une contrainte, qui non-seulement s'oppose à toute justesse, mais qui est capable de causer de véritables désordres. Les épaules, d'une part, trop en dehors, et de l'autre les hanches trop rapprochées du dedans, ou du centre, ne jouissent plus de cette liberté mutuelle et nécessaire qu'elles se communiquent ou se ravissent toujours réciproquement, attendu l'intimité de leur rapport et de leur correspondance : dès-lors l'animal ne saurait avancer, ainsi qu'il le doit, un pas à chaque temps ; au contraire, il se resserre, il se retrécit du derrière, et si on ne le tire de cette situation forcée, il est impossible qu'enfin il ne s'accule.

S. m. (Manège) allure défectueuse, train rompu du cheval. Voyez MANEGE. (e)
v. neut. (Manège) terme par lequel nous désignons l'action d'un cheval qui détache ses ruades avec une telle force, que ses jarrets parfaitement et vigoureusement étendus, font souvent entendre un bruit à-peu-près semblable à celui d'un leger coup de fouet.

S. m. (Manège) L'éperon est une pièce de fer, ou une sorte d'aiguillon, quelquefois à une seule pointe, communément à plusieurs, dont chaque talon du cavalier est armé, et dont il se sert comme d'un instrument très-propre à aider le cheval dans de certains cas, et le plus souvent à le châtier dans d'autres.

Il n'est pas douteux que les anciens avaient des éperons, et qu'ils en faisaient usage. Les Grecs les appelaient , calcari cruentare. Virgile, ainsi que Silius Italicus, nous les désignent par cette expression, ferratâ calce :