(Médecine) c'est ainsi que les Russes nomment une maladie épidémique fort contagieuse qui parait être la peste ; elle se fait sentir assez fréquemment en plusieurs endroits de la Sibérie, et surtout dans la ville de Tara, près des bords de la rivière d'Irtisch, et chez les Calmouques. Le mot russien moreswie signifie peste, et jaswa signifie bubon : cependant cette maladie diffère de celle à qui nous donnons ce nom. Cette contagion attaque tout le monde sans distinction d'âge ni de sexe, les chevaux eux-mêmes n'en sont point exempts ; elle s'annonce par une tache blanche ou rouge qui se place sur une des parties du corps, et au milieu de cette tache on dit qu'il y a souvent un petit point noir. Cette tache ou tumeur est entièrement dépourvue de sentiment ; elle est dure et s'élève un peu au-dessus du reste de la peau ; elle augmente en peu de temps, et en quatre ou cinq jours elle acquiert la grosseur du poing et a toujours la même dureté et la même insensibilité. Le malade éprouve durant ce temps une grande lassitude, et une soif extraordinaire ; il perd entièrement l'appétit, est toujours assoupi ; il lui prend des étourdissements aussi-tôt qu'il se tient debout ; il sent un serrement considérable de la poitrine ; enfin, il a de la difficulté à respirer ; son haleine devient puante ; il pâlit ou jaunit ; il éprouve de grandes douleurs intérieurement ; il se retourne et change perpétuellement de situation, et la soif Ve toujours en augmentant. Quand tous ces symptômes sont suivis d'une sueur abondante, c'est un signe que la mort approche, et les personnes robustes périssent ordinairement le dixième ou onzième jour ; les plus délicates ne vont pas si loin. Ceux qui sont attaqués de cette maladie ne se plaignent que de douleurs de tête tant qu'elle dure ; on ne remarque aucun changement sur la langue, aucune constipation, ni rétention d'urine, et la tête demeure saine jusqu'au dernier moment.
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