Art militaire

ou PAVESCHEUR, s. m. (Art militaire) ancienne milice ainsi appelée du pavoi dont elle était armée.
S. m. (Art militaire) espèce de grands boucliers, dont les anciens se servaient pour se couvrir dans l'attaque des places contre les traits de l'ennemi. On appelait aussi ces pavais des larges. Ceux qui portaient ces grands boucliers s'appelaient pavesieux du temps de Charles VII. le P. Daniel, dans son Histoire de la milice française, rapporte une note tirée de Monstrelet, laquelle porte que pavesieux c'étaient porteurs de pavais, grands écus à couvert de quoi les arbalétriers rebandaient. Ce qui fait voir que les pavais, ou les targes, étaient portés par des gens particuliers destinés à cet effet, qui n'étaient que pour targer, ainsi qu'on parlait alors, c'est-à-dire pour couvrir les autres qui travaillaient ou qui tiraient des flèches. Histoire de la milice française. (Q)

S. f. (Grammaire et Art militaire) ce que l'état donne au soldat par jour pour prix de son service.

PAYE DE LA MILICE ROMAINE (Art militaire des Romains) solde en argent que la république donnait par jour à chaque soldat, cavalier ou centurion romain.

L'Histoire nous apprend que jusqu'à l'an de Rome 347, tous les citoyens romains avaient été à la guerre à leurs dépens ; il fallait que chacun tirât de son petit héritage de quoi subsister, tant en campagne que pendant le quartier d'hiver ; et souvent quand la campagne durait trop longtemps, les terres, surtout celles des pauvres plébéïens, demeuraient en friche. De-là étaient venus les emprunts, les usures multipliées par les intérêts, et ensuite les plaintes et les séditions du peuple. Le sénat, pour prévenir ces désordres, ordonna de lui-même et sans qu'il en fût sollicité par les tribuns, que par la suite les soldats seraient payés des deniers du public, et que pour fournir à cette dépense, il se ferait une nouvelle imposition dont aucun citoyen ne serait exempt. Trais ans après, l'an de Rome 350, on assigna une solde particulière pour les gens de cheval, et ce fut la première fois que la cavalerie commença à être payée des deniers publics. A l'égard des alliés, ils étaient obligés de servir sans solde, mais on leur fournissait le blé et l'orge gratis.

(Art militaire des anciens) Ce mot dans les antiquités romaines désigne un espace proportionnel d'un certain nombre de pieds pour le campement des troupes. Hyginus dit dans son traité de castrametatione : meminerimus itaque ad computationem cohortis equittatae milliariae pedaturam ad mille trecentos sexaginta dari debere. Or la pédature était un espace qu'on accordait à une compagnie de troupes des provinces, formée de cavaliers et de fantassins ; mais cet espace n'était pas égal à celui d'un corps uniforme d'infanterie du même nombre d'hommes ; il devait être moins grand, selon Hygin, de 360 pieds. Ainsi la proportion qu'il établit de la différence d'espace qu'on doit donner à un cavalier vis-à-vis d'un fantassin dans la formation d'un camp, est comme deux et demi est à un. (D.J.)
S. m. (Art militaire) espèce de bannière ou d'étendard, à longue queue ou en pointe, que portait autrefois à la guerre un gentilhomme qui y allait avec ses vassaux pour servir sous les chevaliers bannerets, ou qui avaient droit de porter la bannière. Le pennon était en quelque sorte le guidon du chevalier banneret. Le pennon différait principalement de la bannière, en ce que celle-ci était carrée, et que le pennon se terminait en pointe ; mais pour faire du pennon une bannière, il ne s'agissait que de lui couper la pointe, et c'est ce que l'on faisait lorsque le gentilhomme était autorisé à porter bannière. Voyez BANNERET. (Q)