Physiologie

S. f. (Physiologie) cet âge où la nature se renouvelle, et dans lequel elle ouvre la source du sentiment, saison des plaisirs, des grâces et des amours. Mais plus cette saison est riante, moins elle est durable ; elle ne revient jamais quand une fois elle est passée. Il n'y a point de fontaine de jouvence ni de Jupiter qui puisse rajeunir nos Titons, ni peut-être d'Aurore qui daigne généreusement l'implorer pour le sien. Il serait donc bien important de prolonger les jours de ce bel âge, qui a tant d'influence sur le bonheur ou le malheur du reste de la vie ; mais c'est alors précisément qu'on n'a ni prévoyance de l'avenir, ni expérience du passé, ni modération pour ménager le présent. Voilà les signes moraux qui caractérisent cet âge ; voyons ceux par lesquels la nature le développe : j'en emprunterai la description du physicien philosophe, à qui nous devons l'histoire naturelle de l'homme.

BOIRE A LA, (Physiologie) Entre les différentes façons de boire, il y a trois manières de faire tomber la boisson dans la bouche. Dans la première, qui est la plus commune, on verse doucement, à mesure que la langue conduit la boisson dans le gosier. Dans la seconde, on verse brusquement tout-à-la-fais, et la langue conduit le tout dans le gosier avec la même vitesse, ce qui s'appelle sabler. La troisième manière consiste à verser la boisson dans la bouche, la tête étant renversée, et c'est là ce que l'on nomme communément boire à la régalade, ou au galet. Voyez les observations de M. Petit sur ces trois manières de boire, dans les mém. de l'acad, des Scienc. ann. 1718. (D.J.)
S. m. (Physiologie) action par laquelle on cesse de dormir. L'action du reveil arrive ou naturellement et de soi-même, lorsque quelque objet fait une fois impression sur les sens externes ; ou quand l'irritation des excréments fait une forte impression sur les sens externes ; ou quand ils produisent un sentiment incommode ; ou quand on est géné par la trop grande pression de la partie sur laquelle on est couché. En s'éveillant après avoir pris le repos nécessaire, on ouvre les paupières, on bâille quelquefois, on devient bientôt en état de se mouvoir, parce que les forces sont rétablies, et que les esprits réparés portent le mouvement et le sentiment dans toutes les parties du corps. Voilà les phénomènes ordinaires du reveil ; mais il n'est pas aisé de les entendre et de les expliquer. (D.J.)

ou RIRE, s. m. (Physiologie) émotion subite de l'âme qui parait aussitôt sur le visage, quand on est surpris agréablement par quelque chose qui cause un sentiment de joie. C'est le propre de l'homme, entant qu'un être pensant, et par un effet de la conformation des muscles de son visage. Voyez RISIBILITE.

On ne saurait expliquer comment à l'occasion d'une idée, ce mouvement se produit aux lèvres et au reste du visage ; on ne doit pas même espérer d'y parvenir ; il y a beaucoup de phénomènes en ce genre inexplicables, et quelques-uns dont on peut fournir l'explication ; mais il faut se ressouvenir que l'imagination influe beaucoup ici, comme dans toutes les sensations.

S. f. (Physiologie) espèce de pli ou de sillon qui se forme sur le visage, sur la peau, et généralement sur presque tout le corps des hommes, dès qu'ils commencent à vieillir.

La peau s'étend, et croit à mesure que la graisse augmente ; ce gonflement produit le blanc par la tension de la peau, et le rouge par la plénitude des vaisseaux sanguins. Voilà les lys et les roses du bel âge ; tous les fards n'en sont qu'une vaine représentation. Dès que le gonflement diminue, la peau qui n'est plus remplie, se plisse, et les sillons commencent à se former ; ensuite, à mesure qu'on avance en âge, les cartilages, les membranes, la chair, la peau, et toutes les fibres du corps, deviennent plus solides, plus dures, et plus seches ; alors toutes les parties se retirent, se resserrent ; la circulation des fluides se fait avec moins de liberté, la transpiration diminue, les sucs nourriciers sont moins abondants, et ne pouvant être reçus dans la plupart des fibres devenues trop solides, ils ne servent plus à leur nutrition ; delà vient que ces fibres se retirent, et se plissent. Voilà l'accroissement journalier des rides.